La Turquie est prête à engager de nouvelles discussions avec le dirigeant du Hamas en exil Khaled Mechaal si cela peut contribuer à désamorcer la tension au Proche-Orient, a déclaré le Premier ministre turc Abdullah Gül dans une interview au journal local Milliyet.
Interrogé sur l’éventualité de nouvelles discussions avec Mechaal afin de prévenir une escalade de la violence entre Israéliens et Palestiniens après l’enlèvement d’un soldat israélien le 25 juin, le chef de la diplomatie turque a répondu: « Pourquoi pas ? Tout est possible ».
« Tout peut être fait, avec lui (Khaled Mechaal) ou avec quelqu’un d’autre, si cela peut réellement favoriser la paix et contribuer à maîtriser la situation », a ajouté M. Gül dans cette interview publiée vendredi 7 juillet 2006.
Le gouvernement turc avait irrité Israël en recevant en février à Ankara une délégation du Hamas conduite par Khaled Mechaal, qui vit à Damas, après la victoire du mouvement aux élections législatives palestiniennes de janvier qui lui a permis de former le gouvernement.
Ankara avait défendu sa position en déclarant que cette rencontre avait permis aux responsables turcs de plaider auprès du Hamas pour qu’il renonce à la violence.
« Ceux qui nous avaient critiqué (à propos de la visite de M. Mechaal) nous demandent aujourd’hui de faire ces efforts », a déclaré M. Gül, sans préciser de qui il parlait.
Plus tôt dans la semaine, la Turquie a envoyé un émissaire spécial rencontrer le président syrien Bachar al-Assad pour tenter de convaincre Damas d’utiliser son influence sur le Hamas pour résoudre la crise.
Les autorités turques ont démenti des informations de presse selon lesquelles cet envoyé spécial – le conseiller du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan pour la politique étrangère, Ahmet Davutoglu – avait également rencontré Khaled Mechaal.