Le commissaire européen en charge de l’élargissement de l’Union européenne, Olli Rehn, a rappelé la Turquie à ses obligations concernant la reconnaissance de la République de Chypre, afin d’éviter les « incidences négatives » d’une non reconnaissance de l’Etat chypriote dans le processus d’adhésion de la Turquie à l’UE. Olli Rehn avait eu un entretien mercredi à Vienne avec le ministre turc des affaires étrangères, Abdullah Gul, en présence du ministre autrichien des affaires étrangères Ursula Plassnik, l’Autriche assumant depuis le 1er janvier et pour six mois la présidence de l’UE. Olli Rehn a souligné « la nécessité impérieuse » pour Ankara de progresser dans le sens d’une reconnaissance de Chypre pour ne pas compromettre les négociations d’adhésion de la Turquie, dont l’ouverture avait été décidée par l’Europe le 5 octobre, en dépit des nombreux problèmes restant en suspens, dont la question chypriote. La Turquie avait signé l’accord européen d’union douanière, incluant l’Etat chypriote qu’elle s’était toutefois refusée à reconnaître formellement, provoquant ainsi une grave crise notamment avec la France et l’Autriche. Les négociations d’adhésion devraient durer une décennie au moins et les responsables européens n’ont cessé de répéter, face aux inquiétudes suscitées dans les opinions publiques des pays de l’UE, par la perspective d’une entrée de la Turquie, qu’ils se réservaient le droit de les suspendre à tout moment si Ankara ne se conformait pas à leurs exigences. La Turquie, qui ne reconnaît que la partie nord de Chypre, où ses troupes sont stationnées depuis l’invasion de 1974, persiste néanmoins à refuser l’accès des navires et des avions chypriotes grecs à ses ports et aéroports, malgré les pressions des Européens. Le chef de la diplomatie turque, Abdullah Gul, s’est contenté de réaffirmer que la question chypriote devait être réglée dans le cadre des Nations unies.
