Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu vendredi 16 juin 2006 que la Turquie ne répondrait « jamais » à la demande de l’Union européenne d’ouvrir ses ports et aéroports à Chypre, tant que l’isolement international de la partie chypriote turque de l’île ne serait pas levé.
« Nous ne ferons jamais un pas en arrière, sur les ports ou les aéroports, sans que l’isolement soit levé », a-t-il averti dans un discours à la chambre de commerce d’Istanbul.
M. Erdogan a précisé que le renoncement par Ankara de ses revendications pour la partie nord de Chypre serait un prix trop lourd à payer pour une adhésion à l’Union européenne. « Il serait étonnant que les négociations s’arrêtent. (…) Je le dis clairement: si elles s’arrêtent, elles s’arrêtent. »
A Bruxelles, le président français Jacques Chirac a exhorté la Turquie à « respecter les engagements qu’elle a pris » avant l’ouverture des négociations avec l’Union européenne « sinon elle mettra elle-même en cause sa capacité à poursuivre le processus d’élargissement ».
Les négociations d’adhésion entre l’UE et la Turquie se sont ouvertes officiellement mais Chypre a menacé de les bloquer si Ankara ne reconnaissait pas la partie chypriote grecque, qui occupe le sud de l’île et est la seul admise dans l’UE à ce jour.
Le gouvernement chypriote turc est reconnu uniquement par la Turquie, qui refuse de signer un protocole additionnel qui étendrait son union douanière aux dix nouveaux Etats membres, dont Chypre, qui ont rejoint l’UE en 2004.
« Nous avons dit clairement aux Vingt-Cinq membres actuels de l’UE: tant que que l’isolement imposé à la République turque de Chypre du Nord ne sera pas levé, n’attendez rien tant sur le sujet du protocole additionnel que sur les ports et les aéroports », a précisé M. Erdogan.