La Turquie s’implante à Tripoli

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La Libye et la Turquie ont mis en œuvre plusieurs programmes en vue de restaurer le système de défense et l’armée de ce pays toujours en proie à une guerre civile larvée, à laquelle les troupes turques ont pris officiellement part en début d’année en volant au secours du gouvernement de Al-Sarraj, basé à Tripoli et internationalement reconnu, pour repousser les troupes du maréchal dissident Hafat, basé à Benghazi, à l’est, et soutenu plus ou moins directement par l’Egypte, la Russie et les pays du Golfe.

Dans un message posté sur Facebook dimanche 20 septembre, Salah Eddine al-Namrush, le ministre de la défense du gouvernement d’Al-Sarraj, qui va d’ailleurs céder sa place à une personnalité qui se voudrait plus consensuelle, a déclaré que ces programmes turco-libyens qui se mettaient en place comprenaient la restructuration des forces armées, des défenses aériennes, des unités antiterroristes, des unités des opérations spéciales et de la marine. C’est donc à tous les niveaux de la politique de défense libyenne que la Turquie est associée, dans le cadre de ces programmes de formation qui devraient être inaugurés, selon le ministre de la défense libyen, dans une zone à l’ouest de la capitale Tripoli, dont le maréchal Haftar avait dû évacuer les faubourgs au printemps, après une offensive repoussée par les forces libyennes massivement soutenues par les Turcs.
Ce programme vise à mettre en place des infrastructures militaires aux normes internationales. Le 17 août dernier, al-Namrush avait annoncé avoir signé un accord avec ses homologues turc et qatari en vue d’une assistance de ces pays dans le domaine de la défense. L’assistance fournie par l’armée turque en vue de transformer les forces libyennes, composées jusqu’ici de milices parfois hostiles, en une armée régulière, devrait s’inspirer du modèle de formations de l’armée azérie. Les conseillers militaires turcs vont être assistés dans cette tâche par les experts du Qatar, un Etat du Golfe dont les relations n’ont cessé de se dégrader avec l’Arabie saoudite et les autres monarchies du Golfe et qui s’est rapproché d’Ankara.
Un accord similaire avait été signé par Bakou et Ankara en 1993, alors que les Arméniens du Haut-Karabagh avaient pris le dessus sur les forces azéries et les contraindront à conclure un cessez-le-feu en mai 1994 sous l’égide de la Russie et de la CEI. Les forces de gendarmerie turques avaient formé et aidé les unités azéries, l’état-major de l’Azerbaïdjan ainsi que des unités de l’armée azérie suivant par ailleurs des stages de formation en Turquie. Les pilotes turcs ont aussi contribué à former l’aviation azérie, mais outre l’encadrement, la Turquie a envoyé des équipements techniques à l’armée azérie.
Cette assistance a montré ses limites lors des combats arméno-azéris de juillet dernier, incitant la Turquie à multiplier les appels en vue de renforcer l’aide militaire à l’Azerbaïdjan, où les armées turque et azérie effectuaient des manœuvres communes en août. En janvier, La Turquie avait commencé à déployer des soldats en Libye après l’approbation par le Parlement turc d’une motion répondant à un appel à l’aide militaire turque du gouvernement libyen de Tripoli. Ce dernier avait fait une demande officielle pour obtenir l’aide de la Turquie « dans les airs, sur terre et en mer » en vue de repousser les forces du maréchal Haftar, qui menaçaient Tripoli.
Ankara, en violation des résolutions de l’Onu relatives à l’embargo sur les armes à destination des parties en conflit en Libye, a répondu à cet appel sans se faire prier, d’autant qu’en novembre 2019, Erdogan avait conclu un arrangement avec Al-Sarraj concernant la délimitation des eaux territoriales dans la Méditerranée orientale, afin de pouvoir avoir accès aux vastes gisements que recèlent ses eaux. Les forces du marécha Haftar ont donc été repoussées, mais l’accord turco-libyen sur les eaux territoriales a été rendu caduc par un récent accord à ce sujet que l’Egypte, qui soutient Haftar, a conclu avec la Grèce, que la Turquie a failli affronter militairement en août en procédant à des forages gaziers dans les eaux revendiquées par Athènes.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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