La Turquie va envoyer des troupes en Azerbaïdjan, sous l’œil méfiant de Moscou

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Des troupes turques devraient se déployer prochainement en Azerbaïdjan, a indiqué le 23 novembre le ministre turc de la défense Hulusi Akar, cité par l’agence russe RIA Novosti, en précisant que “les forces de l’armée de terre avaient terminé leurs préparatifs” en ce sens. L’annonce d’un tel déploiement n’a rien d’un scoop, alors que des forces turques, représentées par leur commandant en personne, se trouvaient sur le territoire de l’Azerbaïdjan où ils avaient supervisé les premiers jours de l’offensive lancée par l’armée de Bakou le 27 septembre contre les forces arméniennes du Karabagh, dans le cadre d’une opération de reconquête qui avait été activement préparée lors d’importants exercices militaires conjoints turco-azéris début août sur le territoire azéri, où l’armée turque devait laisser une partie de son arsenal, notamment des drones et des avions, qui feront des ravages dans les rangs arméniens. Cette aide turque s’avèrera décisive pour l’armée azérie, renforcée par des djihadistes envoyés par Ankara, et placera la Turquie en position d’influer sur les termes de la capitulation signée le 9 novembre sous l’égide de la Russie à l’Arménie, qui se résigne à perdre la majorité des territoires contrôlés par les Arméniens au Karabagh. L’arrivée de troupes turques en Azerbaïdjan, avec l’approbation sinon l’onction de la Russie qui s’est résignée de son côté à voir la Turquie s’insinuer dans son Etranger proche, au Sud Caucase, se voulait donc cette fois officielle. Le 17 novembre, le Parlement turc contrôlé par le parti islamiste Justice et développement (AKP) d’Erdogan et son allié d’extrême droite MHP, avait approuvé le décret du président turc sur l‘envoi de troupes chez le « frère azéri ». Selon ce decret, ces troupes pourraient rester jusqu’à un an en Azerbaïdjan. La semaine dernière, Erdogan avait annoncé qu’Ankara et Moscou avaient signé un memorandum sur la création d’un centre de contrôle du cessez-le-feu en Azerbaïdjan, ajoutant que les soldats turcs participeraient aussi à une mission de maintien de la paix avec les Russes dans le Haut- Karabagh. Pourtant, Moscou ne semblait pas sur la même longueur d’ondes, et rectifiait le tir en annonçant que la Russie et la Turquie cordonneraient leurtravail sur la question du Haut Karabagh via un centre de suivi situé en Azerbaïdjan, en précisant qu’il n’avait pas été question d’une mission commune de maintien de la paix.
La décision de la Turquie de créer un centre indépendant de suivi du conflit du Karabagh sur le territoire de l’Azerbaïdjan ne réjouit d’ailleurs guère la Russie, qui avait convenu avec Ankara d’un centre commun de suivi du cessez-le-feu dans la région. En déployant dans le Haut Karabagh, ou plutôt ce qu’il en reste, 2000 soldats russes qui imposaient l’arrêt des hostilités aussitôt après l’accord de cessez-le-feu arméno-azéri, la Russie donnait l’impression de reprendre la main dans la région et n’entendait pas la partager avec son rival turc, même si elle a pu trouver avec lui des terrains d’entente dans d‘autres zones de conflits, en Syrie ou en Libye. Les responsables russes et turcs doivent encore s’accorder sur les paramètres du mécanisme de suivi, mais la Turquie, au nom de ses liens stratégiques privilégiés avec son allié azerbaïdjanais, veut avoir son propre poste d’observation indépendant, dans le but déclaré de renforcer son influence dans une région qu’il considère d’importance majeure pour sa sécurité régionale. “La principale différence d’opinions maintenant tient dans le poste d’observation que la Turquie veut créer sur le territoire de l’Azerbaïdjan”, indiquait une source turque, préférant conserver l’anonymat, en ajoutrant : “La Russie estime qu’il n’est pas nécessaire pour la Turquie d’établir un poste d’observation dans la région qui soit indépendant du centre conjoint. Pourtant, cela est nécessaire pour la Turquie”. Selon cette même source, les pourparlers devraient se poursuivre à Moscou à ce sujet sur lequel la Turquie ne désespère pas de de parvenir à un compromis. Ces propos n’ont pour l’instant pas suscité de commentaires, que ce soit à Moscou, Erevan ou Bakou.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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