Le gouvernement turc a annoncé jeudi 22 juin 2006 son voeux d’annuler les taxes prélevées à la source pour les investisseurs étrangers non-résidents et de réduire de 15% à 10% celles imposées aux Turcs afin d’attirer des fonds dans le pays en proie à une turbulence financière.
Un projet de loi à cet effet sera prochainement soumis au parlement, qui devrait l’adopter d’ici les vacances parlementaires qui commencent en principe au début du mois prochain, a annoncé le ministre des finances Kemal Unakitan lors d’une conférence de presse.
« Nous avons décidé de procéder à une révision dans le système fiscal (…) la taxe retenue à la source a été réduite à zéro pour les revenus provenant des instruments financiers en Turquie des non-résidents », a-t-il précisé.
Cette taxe pour les investisseurs étrangers était de 15% jusqu’à présent.
La Turquie souhaite ainsi attirer des fonds étrangers à moyen et long terme pour ses instruments financiers tels la Bourse d’Istanbul et les bons du Trésor, selon les analystes.
Les marchés sont en proie ces dernières semaines à une instabilité face notamment à la forte inflation que connait le pays, et l’objectif officiel de 5% pour 2006 risque d’être largement dépassé.
Des résultats décevants dans la lutte contre l’inflation, l’un des points clé d’un accord stand-by sur trois ans (2005-2007) conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), ont causé des turbulences sur les marchés. Celles-ci ont occasionné une dépréciation d’environ 20% depuis début mai de la livre turque face à l’euro et au dollar, ainsi qu’une hausse des taux d’intérêt sur le marché obligataire.
Selon M. Unakitan, cette décision sur les taxes aura un effet minime sur les prévisions budgétaires. « Il n’est pas question d’abandonner la rigueur budgétaire », a-t-il notamment dit.
Ses propos ont eu un effet immédiat sur les marchés avec une appréciation de la livre turque et une baisse des taux d’intérêts, selon l’agence de presse Anatolie.