Le rythme des vaccinations contre le coronavirus en Arménie s’est encore ralenti depuis l’introduction récente d’un laissez-passer sanitaire obligatoire pour l’entrée dans les lieux culturels et de loisirs.
Cette obligation, en vigueur depuis le 22 janvier, signifie que seules les personnes ayant été vaccinées contre le COVID-19 ou ayant eu un test négatif récent sont autorisées à se rendre dans les bars, restaurants, musées, théâtres ou autres lieux publics.
Le gouvernement espérait que cette mesure stimulerait le taux de vaccination du pays, qui reste le plus faible de la région. Les données gouvernementales montrent toutefois une tendance inverse.
Selon le ministère de la Santé, le nombre quotidien de personnes ayant reçu la première dose de vaccin contre le coronavirus s’est élevé à environ 3 200 entre le 23 janvier et le 13 février, contre environ 3 370 en janvier et plus de 5 100 en décembre.
Environ 877 000 personnes, soit environ un tiers de la population du pays, étaient entièrement vaccinées au 13 février. Seules 15 539 d’entre elles ont également reçu des injections de « rappel ». Le taux de vaccination est particulièrement faible chez les Arméniens âgés.
De plus en plus de preuves montrent que de nombreux bars et restaurants arméniens ont cessé de vérifier les cartes de santé de leurs clients. Les agences gouvernementales chargées de faire respecter cette obligation n’ont, à leur connaissance, infligé d’amende à aucun d’entre eux.
Certains restaurateurs ont vivement critiqué l’introduction du carnet de santé le mois dernier, prédisant une perte importante de leurs revenus.
Davit Melik-Nubarian, un expert en santé publique, a suggéré mercredi 16 février que les chiffres de la vaccination baissent également parce que les Arméniens sont désormais moins préoccupés par la variante Omicron du coronavirus, plus contagieuse mais moins grave.
L’Omicron a été le principal moteur de la dernière vague d’infections à coronavirus en Arménie, qui a débuté à la mi-janvier. Le nombre quotidien de cas enregistrés par les autorités sanitaires a atteint un nouveau record de plus de 4 500 le 2 février. Mais il a considérablement diminué depuis, avec une moyenne d’environ 1 500 cas par jour signalés ces derniers jours.
Pourtant, le nombre de décès liés au coronavirus a atteint 145 au cours de la première moitié de février, soit une forte augmentation par rapport aux 81 décès signalés pour l’ensemble du mois de janvier. Pour la seule journée de mardi, 28 personnes sont mortes du COVID-19, selon le ministère de la Santé.
« Nous n’avons pratiquement pas de lits vacants en ce moment », a déclaré Petros Manukian, directeur adjoint du centre médical Surb Grigor Lusavorich d’Erevan, le plus grand hôpital traitant les patients atteints de COVID-19.
« Lors de la précédente vague [d’infections,] nous avons admis de nombreux citoyens jeunes et d’âge moyen avec des poumons infectés et de graves difficultés respiratoires dont l’état s’est rapidement détérioré », a déclaré Manukian au service arménien de RFE/RL. « Le tableau est un peu différent à ce stade. Il y a plus de patients souffrant de maladies sous-jacentes qui sont aggravées par le COVID-19 et causent souvent leur mort. »
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