Malgré les chocs de son histoire, le peuple arménien n’a cessé de s’affirmer et d’apporter partout avec lui sa singularité.
Le Hors-série de l’hebdomadaire « La Vie » consacré intégralement à l’Arménie sur ses 68 pages titre en couverture : « Arménie. Elle ne doit pas disparaître ».
Retrouvez ce hors-série sur la boutique en ligne de La Vie ou directement en kiosque (8,50 €) Ddès aujourd’hui 7 mars. Un numéro collector à lire absolument.
Krikor Amirzayan
Note de la rédaction de La Vie :
« Depuis le 1er janvier 2024, la république autoproclamée du Haut-Karabakh n’est plus. Le 20 septembre 2023, après neuf mois de blocus et quelques heures de combats, celle que les Arméniens nomment Artsakh a rendu les armes à son agresseur azerbaïdjanais. En deux jours, l’enclave s’est vidée de ses habitants. La perte éclair de ce fleuron de la culture arménienne disputé depuis des décennies et l’exode de sa population vers l’Arménie, sous les yeux d’une communauté internationale inerte, ont redoublé l’inquiétude des Arméniens. Pour l’avenir du pays, l’intégrité de son territoire, et sa survie. Prise dans un billard géopolitique et économique dont la guerre en Ukraine renforce la complexité, la question arménienne a fait la une des médias quelques jours… avant de disparaître de la scène médiatique dans l’explosion de la guerre au Proche-Orient.
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Contre l’oubli, ce numéro accueille des chercheurs qui analysent les faits. Guidé par des historiens, il rappelle que la survie de ce pays situé au carrefour de l’Orient et de l’Occident, de tout temps envahi, disloqué, torturé, dispersé par les empires voisins – grec, parthe, perse, russe, ottoman, turc et soviétique –, est une exception de l’histoire.
Il donne la parole à des représentants de ce peuple victime d’un des plus grands génocides, qui a essuyé tant d’occasions de disparaître mais qui cependant reste bien vivant. Entre hyper-modernité et archaïsme, crise politique et sursis militaire, il garde sa sève et le sens de la fête sur ce qui lui reste de territoire – 10 % de celui d’avant 1915 – comme sur les cinq continents où s’est implantée sa diaspora.
C’est ce que nous verrons au fil des reportages à Erevan, Istanbul, Beyrouth, en France où résident quelque 350 000 Arméniens, formant le plus important foyer d’Europe, le deuxième après les États-Unis.
Mais pour cerner l’âme arménienne à rebours des clichés, il faut aussi entrer dans les mythes et visiter les superlatifs. Car il se dit que c’est sur le mont Ararat – emblème de l’Arménie, devenu turc – que l’arche de Noé s’est échouée, qu’on y produit le plus vieux vin et le meilleur cognac. Il se dit aussi qu’Erevan est la plus vieille ville du monde, que l’alphabet arménien est l’un des plus anciens…
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Avant d’éclairer le vrai et la légende avec Michel Petrossian, Robert Guédiguian ou André Manoukian, pour citer les plus célèbres, ce brillant palmarès nous dit la fierté d’un peuple qui, malgré les chocs de son histoire, n’a cessé de s’affirmer et d’apporter partout avec lui sa singularité. Une forme d’espérance et cet esprit de résistance que la France a voulu célébrer en accueillant au Panthéon, le 21 février 2024, les époux Manouchian ; Missak et Mélinée, rescapés du génocide, engagés dans les FTP-MOI au nom de la liberté. »
Author: Krikor Amirzayan
Krikor Amirzayan est un caricaturiste et journaliste arménien. Ses œuvres – articles et caricatures – paraissent dans différents titres de la presse en Arménie et en diaspora. En France il est l'un des rédacteurs du site d'information www.armenews.com. Il est l'auteur de deux livres de caricatures L'Indépendance (Erevan, 1995) et Oh ! Arménie, Arménie ! (Erevan, 1999). Il vit à Valence (France). En 2002 l'Express l'a désigné parmi « Les 50 qui font bouger Valence » Krikor Amirzayan a réalisé de nombreuses expositions de ses caricatures. Krikor Amirzayan a été décoré de la Médaille d'or du ministère de la Diaspora de la République d'Arménie, médaille qui lui fut remise le 14 novembre 2014 à Bourg-lès-Valence par l'ambassadeur d'Arménie en France Viguén Tchitétchian1. En juillet 2017 il reçut le 1er Prix de la "Défense de la langue arménienne" à Erévan par le ministère arménien de la Diaspora
