La Russie estime que l’Arménie et l’Azerbaïdjan ne devraient pas essayer de s’entendre sur le statut du Haut-Karabakh dans un avenir prévisible, a confirmé mardi 2 novembre, un haut diplomate russe.
« À notre avis, le statut du Haut-Karabakh est une question qui devrait être laissée aux prochaines générations, lorsque les conditions d’une solution au problème acceptable et équitable pour tous seront réunies », a déclaré à la presse Sergueï Kopyrkin, ambassadeur russe à Erevan.
Le président russe Vladimir Poutine a implicitement plaidé en faveur d’un tel report la semaine dernière. Il l’a juxtaposé à ce qu’il a décrit comme un plan de paix élaboré par les États-Unis, qui obligerait l’Arménie à reconnaître le Haut-Karabakh comme une partie intégrante de l’Azerbaïdjan.
Le Premier ministre Nikol Pachinian, accusé par l’opposition arménienne d’être prêt à accepter le contrôle du Karabakh par l’Azerbaïdjan sur ordre de l’Occident, a répondu en exprimant son soutien au règlement provisoire proposé par Moscou. S’exprimant avant sa rencontre avec M. Poutine et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, qui s’est tenue à Sotchi lundi, M. Pachinian a suggéré que les trois dirigeants l’intègrent dans leur déclaration commune.
La déclaration qu’ils ont publiée lundi en fin de journée ne fait aucune référence à la formule de paix russe ni même au Karabakh lui-même. M. Aliev a réaffirmé à Sotchi que la victoire de l’Azerbaïdjan dans la guerre de 2020 avec l’Arménie mettait fin au conflit du Karabakh. Il avait exclu à plusieurs reprises de convenir d’un quelconque statut pour le territoire peuplé d’Arméniens.
Dans des remarques télévisées diffusées à la fin du sommet, M. Poutine a déclaré que « certaines choses ont dû être retirées » d’une version initiale de la déclaration commune rédigée au préalable. Il a refusé de les éclaircir lors de la conférence de presse qui a suivi.
« Il s’agit de questions très sensibles et délicates pour les deux parties [en conflit] », a expliqué Poutine. Erevan et Bakou devraient essayer de trouver un terrain d’entente sur ces questions « dans un régime serein et fermé », a-t-il ajouté.
M. Poutine a indiqué que les deux parties ne sont toujours pas près de négocier un traité de paix bilatéral. Il a réaffirmé la forte désapprobation de la Russie à l’égard des efforts déployés par les États-Unis et l’Union européenne pour négocier un tel accord, qui se sont intensifiés après les combats des 13 et 14 septembre à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Les puissances occidentales ne parviendront pas à mettre Moscou sur la touche, a-t-il déclaré.
Le département d’État américain a accusé vendredi M. Poutine de diffuser de la « désinformation » sur ses efforts de paix. Mais il n’a pas fait de commentaire sur l’essence d’un accord de paix arméno-azerbaïdjanais favorisé par Washington.
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