L’Arménie prévoit d’aborder la question du statut du Haut-Karabakh lors des prochaines discussions sur un traité de paix arméno-azerbaïdjanais demandé par l’Azerbaïdjan, a déclaré vendredi 1 er avril, le ministre des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan.
M. Mirzoyan a également déclaré qu’Erevan espérait que la Russie, les États-Unis et la France, qui coprésident le groupe de Minsk de l’OSCE, serviraient de médiateurs lors de ces pourparlers, malgré l’âpreté de leur désaccord sur le conflit en Ukraine.
« Comme vous le savez, la partie azerbaïdjanaise a présenté certaines propositions [sur le traité de paix] à la partie arménienne et nous avons trouvé ces propositions acceptables tout en disant qu’elles n’abordent pas l’ensemble des questions », a-t-il déclaré aux journalistes. « Nous avons donc complété ces propositions par les nôtres en ajoutant que la question des droits et du statut du Haut-Karabakh est essentielle pour nous. »
« Nous espérons que la coprésidence du groupe de Minsk de l’OSCE parviendra à organiser des pourparlers de paix avec cet ordre du jour et dans le but de signer un traité de paix global », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre polonais des Affaires étrangères en visite, Zbigniew Rau.
Les propositions azerbaïdjanaises citées par M. Mirzoyan appellent à un accord de paix fondé sur cinq éléments, dont la reconnaissance mutuelle de l’intégrité territoriale de l’autre. Le Premier ministre Nikol Pachinian a déclaré publiquement jeudi qu’Erevan était prêt à négocier un accord dans ce sens.
M. Pashinian n’a pas mentionné explicitement la question du statut du Karabakh, mais a évoqué la nécessité de protéger « les droits des Arméniens du Nagorno-Karabakh ».
Ses remarques ont été interprétées par les dirigeants de l’opposition arménienne et d’autres critiques comme une nouvelle indication que le gouvernement de Pachinian est prêt à reconnaître la souveraineté azerbaïdjanaise sur le Karabakh.
Armen Rustamian, l’un des principaux membres de l’alliance Hayastan de l’opposition, a affirmé vendredi que M. Pachinian avait essentiellement satisfait à toutes les demandes azerbaïdjanaises. Il a noté que le gouvernement arménien refuse de rendre publique sa réponse officielle aux propositions de Bakou sur le traité de paix.
« Nous essayons toujours d’obtenir une copie de ce texte », a déclaré Rustamian au service arménien de RFE/RL. « Je présume que si ce texte fait référence à l’Artsakh (Karabakh), il contient des formulations très vagues telles que la protection des « droits du peuple ». »
« Cela ne signifie rien, à moins de dire que ces droits ne peuvent pas être protégés si le droit à l’autodétermination n’est pas également défendu », a-t-il ajouté.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a déclaré jeudi qu’il était encouragé par la réponse d’Erevan à ses propositions. Aliev a de nouveau affirmé que Bakou a mis fin au conflit du Karabakh avec sa victoire dans la guerre de 2020.
Il est prévu que M. Aliev et M. Pachinian se rencontrent à Bruxelles le 6 avril pour de nouvelles discussions qui seront organisées par le président du Conseil européen, Charles Michel.
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