Le processus d’adhésion de la Géorgie à l’OTAN compliquera les négociations de Tbilissi avec Soukhoumi et Tskhinvali, a estimé l’analyste politique Anatoli Tsyganok dans une interview à RIA-Novosti.
Il entravera également la procédure de réunification de la Géorgie, a indiqué M. Tsyganok, chef du Centre des prévisions militaires et politiques, commentant la décision de la Chambre des représentants des Etats-Unis qui a soutenu l’adhésion de la Géorgie à l’Alliance.
La chambre des représentants a définitivement approuvé lundi soir le projet de loi sur le soutien à l’adhésion à l’OTAN de la Géorgie et de l’Ukraine, ainsi que sur le prélèvement sur le budget américain de 12 millions de dollars pour chacun de ces pays dans le cadre du programme d’aide dans le domaine de la sécurité pour leur préparation à l’adhésion à l’Alliance.
Cependant, malgré cette décision, le processus d’adhésion sera long pour la Géorgie, estime l’expert.
Avant d’avoir réglé ses problèmes territoriaux avec l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud [républiques autoproclamées au sein de la Géorgie], la république ne pourra pas adhérer à l’OTAN, la communauté internationale n’ayant pas de position univoque sur ce problème, selon M. Tsyganok.
Il s’est montré sceptique quant à la possibilité pour l’OTAN, qui trouve déjà avec peine les moyens de soutenir les petites républiques baltes et balkaniques, de « digérer » des pays aussi grands que la Géorgie et l’Ukraine.
Tant que la Géorgie n’a pas reconnu l’autonomie de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud (en 1992, le mot « autonomie » a été retiré du texte de la Constitution géorgienne) et leur droit à l’autodétermination et à l’inviolabilité de leur territoire, le règlement de ces conflits ne progressera pas, estime l’analyste.
