En politique européenne, on connaissait les deux principaux points de désaccord entre les deux candidats : la question de l’adhésion de la Turquie à l’Union et le recours à un second référendum pour ratifier le futur traité qui remplacera la Constitution rejetée une première fois par les Français en 2005. Ils ont été réaffirmés avec force. « Je m’opposerai très clairement à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne », a martelé Nicolas Sarkozy.
Poussée à se déclarer pour ou contre, Ségolène Royal, qui dans un livre d’entretiens paru en mars, Maintenant, affirme qu' »à terme, la Turquie a vocation à rejoindre l’Europe à condition qu’elle satisfasse aux critères d’adhésion », s’est prononcée pour « une pause », mais sans fermer la porte. « Ce n’est pas la peine de faire peur aux Français », a-t-elle dit, rappelant que la Constitution prévoyait dorénavant pour tout élargissement (sauf la Croatie) un référendum.
« Ceux qui sont les adversaires de l’Europe politique sont pour l’élargissement sans fin de l’Union », a estimé le candidat de l’UMP. Il a plaidé pour l’adoption d’un « traité simplifié » qui remette à plat les règles de fonctionnement des institutions, notamment la règle de l’unanimité imposée par le général de Gaulle à ses partenaires en 1966 (et non en 1962, comme il l’a dit, mercredi soir).
M. Sarkozy, qui veut faire ratifier ce traité par le Parlement, ne l’a pas rappelé lors du débat. En revanche, son adversaire socialiste a réaffirmé qu’elle veut « à nouveau consulter les Français par référendum, le moment venu ».
Henri de Bresson
LE MONDE
Article paru dans l’édition du 04.05.07