L’adresse de Mgr. Vrtanès, Primat du diocèse à ses fidèles

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Monseigneur Vrtanès Aprahamyan, Primat d’Artsakh, vient d’adresser un message aux fidèles de son diocèse. Il y exprime le regret de ne pas avoir pu être à leurs côtés durant ces derniers mois du fait du siège de la région par les azéris. Il y dit sa foi en leur retour sur leurs terres ancestrales et les invite à préserver leur identité si singulière. Son adresse comporte également un appel à les soutenir dans les mois à venir en République d’Arménie.

Un texte très émouvant et de circonstance, mais on peut peut-être regretter une absence de référence au rôle de la République d’Arménie, de son Gouvernement et de sa population qui ont accueilli en un temps record leurs 100 000 compatriotes.

Sahak Sukiasyan

Chers compatriotes,

La perte de notre parcelle d’Eden, l’Artsakh, a été un coup indescriptible pour chacun d’entre nous.

Pour moi, cette douleur est double car, ne pouvant répondre aux appels de nos autorités locales de l’Artsakh, pour des raisons évidentes, je n’ai pas pu être aux côtés de notre peuple durant ces derniers jours.

Il pourrait sembler que parler n’est désormais plus d’actualité et qu’il n’y a plus rien à dire. Mais la dimension spirituelle des choses et l’espérance que j’ai en Dieu me poussent à partager mes réflexions sur la situation.

Le dépeuplement total par la force de l’Artsakh n’est plus une réalité annoncée, mais une douloureuse réalité. Selon le dicton populaire, « le couteau n’a pas atteint l’os», mais il l’a transpercé, nous arrachant une nouvelle fois une portion sacrée de notre patrie.

Le Grand Génocide des Arméniens était enraciné dans nos mémoires en tant que fait historique et nous pensions que de tels événements ne pourraient plus se reproduire de nos jours. Nous avions tort. Nous devons maintenant affronter cette éclatante vérité « Celui qui ne se souvient pas de son passé est condamné à le revivre ».

Nous avons gagné la Première guerre de libération de l’Artsakh, non pas parce que nous étions plus développés et plus armés, mais parce que nos motivations étaient justes et du fait de notre grand engagement national.

Voyant l’état de nos cœurs et de nos âmes, Dieu nous a accordé la joie d’avoir un Artsakh libre et indépendant.

Mais nous, au lieu d’accepter humblement la victoire qui nous était donnée, indifférents, nous avons sombré dans l’orgueil. Nous nous sommes tout attribués et avons commencé à dilapider notre victoire. Ceux-là mêmes sous le commandement et la direction desquels notre patrie avait été libérée ont commencé à affaiblir notre pays de la manière la plus grave. En conséquence, nous récoltons aujourd’hui ce que nous avons semé et soigneusement cultivé.

En tant que peuple chrétien, nous avons négligemment ignoré les nombreux passages de la Bible qui décrivent les moyens de destruction ou de renforcement de chaque nation et n’avons pas profité de leurs enseignements bénéfiques.

Mais notre principal problème aujourd’hui n’est pas simplement de rechercher les coupables et de les condamner. La perte de l’Artsakh devrait être une « douche froide » et une gifle qui donne à réfléchir à notre nation, sinon ce cercle vicieux ne s’arrêtera pas.

Nous sommes aujourd’hui confrontés au danger inévitable que les Arméniens d’Artsakh, en tant que communauté collective, finissent par se fragmenter, voire peut-être de se désintégrer et de s’assimiler. Aujourd’hui, la tâche prioritaire de l’agenda de tous les Arméniens devrait être d’empêcher l’exode attendu et déjà commencé de nos compatriotes à partir de l’Arménie, de mettre en œuvre des programmes à grande échelle visant à réinstaller les Arméniens d’Artsakh en Arménie, depuis la construction de logements jusqu’à la réalisation de programmes permettant l’insertion sociale et professionnelle des habitants de l’Artsakh.

Nous sommes profondément attristés d’apprendre les arrestations illégales de responsables de l’Artsakh par l’Azerbaïdjan et les procès en cours. Pour nous, il ne s’agit pas seulement de la détention d’individus, mais de l’emprisonnement de nos rêves les plus chers et de notre volonté de vivre librement en Artsakh pendant des années. Les personnes qui représentaient l’État d’Artsakh se trouvent aujourd’hui dans des geôles ennemies. Nous prions pour leur retour rapide ainsi que pour tous nos enfants captifs.

Présents en Artsakh depuis des milliers d’années, les Arméniens ont donné « souffle et vie » à cette région à la nature paradisiaque.

Comparé aux autres provinces de la « Grande Arménie » [Medz Hayk], l’Artsakh compte la plus grande densité de monastères et d’églises. En plus de ses monuments historiques et culturels, l’Artsakh est aussi une zone ethnoculturelle arménienne unique, formée depuis l’Antiquité, avec ses dialectes, son folklore, ses us et coutumes et son mode de vie.

Nous considérons qu’il était inacceptable de dissoudre la République d’Artsakh d’un trait de plume car la République d’Artsakh est née du libre arbitre de notre peuple et de la lutte de l’Artsakh pour sa survie. Elle est indissoluble dans nos cœurs et nos esprits.

Aussi, chers citoyens d’Artsakh, je vous demande et vous exhorte à ne jamais renoncer à votre identité si singulière et de ne jamais perdre l’espoir du retour, car si pour tout homme « l’espoir est le dernier à mourir », l’espoir du chrétien, lui, ne meurt jamais.

Vivez et travaillez dans la Mère-Arménie en vous unissant sous la protection de notre mère, l’Église, et en gardant précieusement au creux de vos âmes l’espoir inextinguible du retour.

Nos anciens monastères et églises d’Artsakh attendent avec impatience votre retour et vos prières.
Sahak Sukiasyan

Chers compatriotes,

La perte de notre parcelle d’Eden, l’Artsakh, a été un coup indescriptible pour chacun d’entre nous.

Pour moi, cette douleur est double car, ne pouvant répondre aux appels de nos autorités locales de l’Artsakh, pour des raisons évidentes, je n’ai pas pu être aux côtés de notre peuple durant ces derniers jours.

Il pourrait sembler que parler n’est désormais plus d’actualité et qu’il n’y a plus rien à dire. Mais la dimension spirituelle des choses et l’espérance que j’ai en Dieu me poussent à partager mes réflexions sur la situation.

Le dépeuplement total par la force de l’Artsakh n’est plus une réalité annoncée, mais une douloureuse réalité. Selon le dicton populaire, « le couteau n’a pas atteint l’os», mais il l’a transpercé, nous arrachant une nouvelle fois une portion sacrée de notre patrie.

Le Grand Génocide des Arméniens était enraciné dans nos mémoires en tant que fait historique et nous pensions que de tels événements ne pourraient plus se reproduire de nos jours. Nous avions tort. Nous devons maintenant affronter cette éclatante vérité « Celui qui ne se souvient pas de son passé est condamné à le revivre ».

Nous avons gagné la Première guerre de libération de l’Artsakh, non pas parce que nous étions plus développés et plus armés, mais parce que nos motivations étaient justes et du fait de notre grand engagement national.

Voyant l’état de nos cœurs et de nos âmes, Dieu nous a accordé la joie d’avoir un Artsakh libre et indépendant.

Mais nous, au lieu d’accepter humblement la victoire qui nous était donnée, indifférents, nous avons sombré dans l’orgueil. Nous nous sommes tout attribués et avons commencé à dilapider notre victoire. Ceux-là mêmes sous le commandement et la direction desquels notre patrie avait été libérée ont commencé à affaiblir notre pays de la manière la plus grave. En conséquence, nous récoltons aujourd’hui ce que nous avons semé et soigneusement cultivé.

En tant que peuple chrétien, nous avons négligemment ignoré les nombreux passages de la Bible qui décrivent les moyens de destruction ou de renforcement de chaque nation et n’avons pas profité de leurs enseignements bénéfiques.

Mais notre principal problème aujourd’hui n’est pas simplement de rechercher les coupables et de les condamner. La perte de l’Artsakh devrait être une « douche froide » et une gifle qui donne à réfléchir à notre nation, sinon ce cercle vicieux ne s’arrêtera pas.

Nous sommes aujourd’hui confrontés au danger inévitable que les Arméniens d’Artsakh, en tant que communauté collective, finissent par se fragmenter, voire peut-être de se désintégrer et de s’assimiler. Aujourd’hui, la tâche prioritaire de l’agenda de tous les Arméniens devrait être d’empêcher l’exode attendu et déjà commencé de nos compatriotes à partir de l’Arménie, de mettre en œuvre des programmes à grande échelle visant à réinstaller les Arméniens d’Artsakh en Arménie, depuis la construction de logements jusqu’à la réalisation de programmes permettant l’insertion sociale et professionnelle des habitants de l’Artsakh.

Nous sommes profondément attristés d’apprendre les arrestations illégales de responsables de l’Artsakh par l’Azerbaïdjan et les procès en cours. Pour nous, il ne s’agit pas seulement de la détention d’individus, mais de l’emprisonnement de nos rêves les plus chers et de notre volonté de vivre librement en Artsakh pendant des années. Les personnes qui représentaient l’État d’Artsakh se trouvent aujourd’hui dans des geôles ennemies. Nous prions pour leur retour rapide ainsi que pour tous nos enfants captifs.

Présents en Artsakh depuis des milliers d’années, les Arméniens ont donné « souffle et vie » à cette région à la nature paradisiaque.

Comparé aux autres provinces de la « Grande Arménie » [Medz Hayk], l’Artsakh compte la plus grande densité de monastères et d’églises. En plus de ses monuments historiques et culturels, l’Artsakh est aussi une zone ethnoculturelle arménienne unique, formée depuis l’Antiquité, avec ses dialectes, son folklore, ses us et coutumes et son mode de vie.

Nous considérons qu’il était inacceptable de dissoudre la République d’Artsakh d’un trait de plume car la République d’Artsakh est née du libre arbitre de notre peuple et de la lutte de l’Artsakh pour sa survie. Elle est indissoluble dans nos cœurs et nos esprits.

Aussi, chers citoyens d’Artsakh, je vous demande et vous exhorte à ne jamais renoncer à votre identité si singulière et de ne jamais perdre l’espoir du retour, car si pour tout homme « l’espoir est le dernier à mourir », l’espoir du chrétien, lui, ne meurt jamais.

Vivez et travaillez dans la Mère-Arménie en vous unissant sous la protection de notre mère, l’Église, et en gardant précieusement au creux de vos âmes l’espoir inextinguible du retour.

Nos anciens monastères et églises d’Artsakh attendent avec impatience votre retour et vos prières.


La rédaction
Author: La rédaction

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