Le représentant de la Russie auprès de l’Otan a nié vendredi que l’aide de la Russie aux forces internationales en Afghanistan soit liée au rejet par l’Otan d’un rapprochement avec l’Ukraine et la Géorgie. « Il n’y a aucun lien, aucune relation entre la décision de l’Otan sur l’Ukraine et la Géorgie et la conclusion d’un accord de transit, ou de quelque arrangement que ce soit pour soutenir l’Isaf (commandée par l’Otan ndlr) en Afghanistan », a déclaré l’ambassadeur Dmitri Rogozine à la presse qui l’interrogeait à ce sujet.
« Il ne s’agit pas de passer un marché » avec l’Otan car « il est important qu’il y ait un arrangement (sur le transit) parce que des gens se battent contre les talibans et Al-Qaïda », a-t-il assuré.
Le diplomate venait d’avoir d’ultimes discussions avec ses collègues des 26 pays de l’Otan sur les sujets susceptibles d’être abordés au sommet Otan-Russie prévu le 4 avril à Bucarest, avec la participation du président Vladimir Poutine. L’Otan est en négociations avec Moscou pour faire transiter par l’espace aérien et le territoire russes des équipements pour les soldats de la force internationale en Afghanistan (Isaf).
Par ailleurs, l’Otan au cours de son propre sommet, du 2 au 4 avril à Bucarest, doit examiner si elle fait accéder la Géorgie et l’Ukraine à son « Plan d’action en vue de l’adhésion » (MAP), antichambre d’une entrée à terme dans l’Alliance atlantique. Or la Russie y est totalement opposée, considérant que l’éventuelle adhésion de ces deux pays limitrophes mettrait potentiellement en danger sa sécurité.
M. Rogozine juge que, « sans un bon partenariat entre l’Otan et la Russie, il ne sera pas possible » d’aboutir « à un règlement de l’après-guerre en Afghanistan ». L’ambassadeur russe a cependant laissé entendre que loin d’être bloqué l’accord sur le transit pourrait être prêt pour le sommet de Bucarest sous la forme soit d’un échange de lettres soit d’un décret pris par Moscou. Un diplomate de l’Otan a confirmé qu’il n’était plus question avec la Russie d’un accord officiel tel que discuté à l’origine, mais d' »un décret permettant aux pays de l’Otan, sur une base individuelle » de faire transiter du matériel par son territoire.