L’Alliance atlantique unit les Géorgiens mais divise les Ukrainiens

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Les aspirations atlantistes communes aux présidents pro-occidentaux au pouvoir en Géorgie et en Ukraine connaissent des fortunes diverses. Si à Tbilissi on affiche un large consensus politique, à Kiev l’adhésion à l’OTAN marque une ligne de fracture profonde.

Par 160 voix pour et zéro contre, le Parlement géorgien a voté, mardi 13 mars 2007, en faveur de l’adhésion de la République caucasienne à l’OTAN. Un vœu accompagné d’un « Mémorandum des groupes parlementaires et partis politiques sur l’entrée de la Géorgie dans l’OTAN » qui rejette l’option de neutralité pour la diplomatie géorgienne et qui a été voté la veille par tous les grands partis, souligne Civil.ge, un site d’informations géorgien. « La Géorgie s’était depuis longtemps fixé comme objectif d’entrer dans l’OTAN, mais c’est la première fois que cela revêt la forme d’un texte soutenu par les principales forces politiques, de la majorité comme de l’opposition. Et cela donne plus de poids aux plans de la Géorgie pour intégrer les rangs de l’Alliance atlantique d’ici deux-trois ans », commente Kommersant.

Le quotidien libéral russe souligne que, sous la direction du jeune président pro-occidental Mikhaïl Saakachvili, arrivé au pouvoir par la « révolution des roses », en 2003, Tbilissi fait tout pour atteindre cet objectif. Ainsi le président Saakachvili a récemment annoncé l’augmentation du contingent géorgien en Irak, qui passerade 850 à 2 000 hommes. Par ailleurs, plusieurs centaines de militaires géorgiens seront envoyés en Afghanistan. Enfin, Tbilissi se montrera compréhensif à l’égard du déploiement du bouclier antimissile américain dans le Caucase. Mais pour Kommersant, « l’intégration future de la Géorgie dans l’Alliance sera approuvée même sans cela. C’est devenu évident quand les Etats-Unis ont intensifié leur engagement en faveur de l’entrée de la Géorgie dans l’OTAN ». Il est fort probable que les deux chambres du Congrès américain adoptent prochainement un projet de loi en ce sens et qui, outre la Géorgie, concerne l’Albanie, la Croatie et la Macédoine.

D’après Kommersant, « en Occident, on a apparemment décidé que le premier pays de la Communauté d’Etats indépendants (CEI) à devenir membre de l’Alliance nord-atlantique doit être la Géorgie, où passe l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), ouvert l’an dernier. Principal sponsor de la construction du BTC, l’Occident a besoin de solides garanties de sécurité qui ne peuvent être assurées qu’avec la présence de l’OTAN dans la région. »

En revanche, l’avancée de l’OTAN jusqu’en Ukraine s’avère bien plus hypothétique. A l’instar de son homologue géorgien, le président Viktor Iouchtchenko affiche clairement ses positions diplomatiques pro-occidentales, liées à la « révolution orange » ukrainienne de 2004. Mais il doit faire face à l’opposition farouche de son rival et Premier ministre prorusse Viktor Ianoukovitch, à la tête du Parti des régions, bien implanté en Ukraine orientale russophone et sur lequel Moscou peut compter pour contrer les influences occidentales et atlantistes de son voisin. Cet écartèlement de l’Ukraine s’est aggravé depuis la victoire de Ianoukovitch aux dernières législatives de mars 2006. Ainsi, « un an après les élections législatives, l’Ukraine est face à une menace réelle de crise parlementaire », note Kommersant. Les partis « orangistes » de Viktor Iouchtchenko et de son ancienne Premier ministre Ioulia Timochenko ont décidé de boycotter la Rada suprême, le Parlement unicaméral ukrainien, jusqu’à ce que le gouvernement démissionne et annonce des élections anticipées.

Dans un contexte régional et international aux relents de guerre froide russo-américaine, « Kiev interrompt les discussions sur l’entrée dans l’OTAN », titre la Nezavissimaïa Gazeta. Le journal libéral russe fait référence au dernier discours de Viktor Ianoukovitch devant les responsables gouvernementaux et des entreprises du complexe militaro-industriel ukrainien. Ianoukovitch a promis le renforcement de la coopération avec la Russie, qui, en ce domaine, se réduit d’année en année. « Le Premier ministre considère que l’une des raisons de cette situation repose sur les déclarations privées de fonctionnaires locaux sur l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, qui ont des conséquences extrêmement négatives sur la coopération russo-ukrainienne », rapporte NG. Et Kommersant de conclure : « La Géorgie a démontré un unanimisme enviable à l’égard de son avenir dans l’OTAN, ce qui en Ukraine n’existe ni actuellement ni dans un futur proche. »

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Author: raffi

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