L’Alliance « Mon Pas » de Pachinian est déclarée officiellement vainqueur des élections

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Selon les résultats définitifs des législatives anticipées du 9 décembre publiés le 16 décembre par la Commissionn électorale centrale (CEC) d’Arménie, l’alliance Im Kayl (Mon Pas) du premier ministre sortant Nikol Pachinian a remporté le scrutin par 70,4 % des suffrages, ce qui lui vaut une très large majorité – des deux tiers- dans le nouveau Parlement qui en est issu, dont il occupe 88 des 132 sièges. Le Parti Arménie prospère (BHK) de l’homme d’affaires Gagik Tsarukian, arrivait loin derrière avec 8,3 % des voix, et conserve donc son statut de deuxième force du Parlement, même s’il n’y compte plus que 26 députés, soit bien moins que dans le Parlement sortant. Le petit parti pro-occidental Arménie lumineuse, qui était l’allié du parti Contrat civil de N. Pachinian aui sein de l’alliance d’opposition Yelk qui ne comptait que 9 députés dans le Parlement sortant, se voit promu 3e force de la nouvelle Assemblée, où il occupe les 18 sièges restants, fort des 6,4 % de suffrages recueillis durant le scrutin. Le BHK et Arménie lumineuse se sont gardés d’émettre quelque critique à l’encontre de N.Pachinian durant la courte campagne électorale, afin de se garantir une représentation au Parlement, ce qui a conduit certains observateurs et analystes politiques à s’interroger sur la légitimité de l’opposition qu’ils prétendent incarner, au sein d’un Parlement qui à ce jour, semble être donc entièrement acquis à N. Pachinian. Le BHK est il est vfrai coutumier du fait, puisqu’il n’avait jamais franchement affiché son appartenance à l’opposition quand le HHK était au pouvoir, du moins lorsqu’il ne faisait pas alliance avec l’ancien parti au pouvoir. Une ambiguïté qui ne luii a guère réussi, puisque G.Tsaroukian avait payé sa brouille avec S. Sarkissian, début 2015, d’une disgrâce politique et avait dû se retirer de la politique jusqu’à son retour à la faveur des élections d’avril 2017, qui confortaient son parti comme deuxième force du Parlement mais au prix d’une modération de son discours à laquelle il se tiendra jusqu’au renversement de S. Sarkissian, le 23 avril dernier, par N.Pachinian, auquel il se rallie dès lors pour intégrer son gouvernement de coalition dont ses ministres sont finalement limogés début octobre pour s’être opposés à la tenue des élections en décembre. Arménie lumineuse, de son côté, avait pris ses distances avec N.Pachinian en refusant de rallier sa Révolution de velours, faute d’y avoir cru sans doute. Depuis, lors des différents scrutins, N.Pachinian a refusé de renouveler l’alliance avec son ancien allié politique, qui affirme se situer aujourd’hui dans l’opposition au gouvernement qu’il a mis en place depuis la révolution du printemps dernier. La CEC a aussi confirmé que les deux autres grands partis en lice, le HHK de l’ancien président S. Sarkissian et la FRA Dachnaktsutyun, avaient frôlé la barre des 5% leur donnant droit à une représentation dans le Parlement et avaient recueilli respectivement 4,7 % et 3,9 % des suffrages. Un camouflet pour l’ancien parti au pouvoir, qui avait dominé pendant 2 décennies le Parlement et sur qui N.Pachinian avait concentré ses attaques tout au long de la campagne… et bien avant. Aucun des six autres partis ou alliances en lice aux élections n’a atteint 2 % des voix. Contrairement aux scrutins précédents, celui-ci n’a donné lieu à aucune contestation, aucun des participants, qui étaient tous partis en campagne avec la certitude que N.Pachinian l’emporterait, n’ayant jugé utile de mettre en doute les résultats. Le HHK a néanmoins retourné à l’adresse de N. Pachinian les accusations dont il était lui-même l’objet lorsqu’il était au pouvoir, à savoir le recours aux ressources administratives et une « intolérance manifeste pour toute forme d’opposition” durant la campagne, accusations balayées du revers de la main par N.Pachinian et ses partisans. Les observateurs déployés durant le scrutin, pour l’essentiel par l’OSCE, l’ont jugé démocratique et ont signalé n’avoir constaté généralement aucune forme d’irrégularité. Des avis positifs partagés par les Etats-Unis et l’Europe. En vertu de la législation arménienne, les résultats électoraux peuvent être contestés devant la Cour constitutionnelle jusqu’à la date du 21 décembre. Le président de la CEC, Tigrane Mukuchian, a indiqué dimanche 16 décembre qu’il n’avait reçu aucune demande en ce sens. T.Mukuchian a précisé devant les journalistes que les bulletins avaient été recomptés dans 57 des quelque 2000 bureaux de vote d’Arménie. Dans 22 d’entre eux, les agents électoraux ont constaté des viiolations mineures, qui ne sauraient avoir d’impact sur l’issue du scrutin.
Mais s’il est un chiffre que lequel les autorités actuelles préfèrent ne pas s’étendre, c’est celui étonnamment bas, de la participation à ce vote pourtant présenté comme historique. Selon les chiffres disponibles, le taux de participation s’établirait autour de 45 %, confirmant la forte abstention qui avait été révélée dans les précédents scrutins, y compris à Erevan le 23 septembre, où la très large victoire du candidat de N.Pachinian avait incité ce dernier à avancer à décembre la tenue des législatives anticipées. A croire que N.Pachinian ne suscite qu’un engouement limité dans un électorat qu’il avait pourtant appelé à se rendre massivement dans les urnes pour accomplir pour la première fois, en toute liberté leur devoir démocratique de citoyen ; un électorat qui aurait même pu avoir été déçu par les 8 premiers mois d’un exercice chaotique du pouvoir et aurait donc préféré attendre passivement d’issue d’un scrutin qui était de toute manière connue à l’avance. Cela pourrait expliquer la précipitation de N.Pachinian a convoquer des élections alors qu’il était encore assuré d’une popularité menacée par l’usure naturelle du pouvoir et les promesses non tenues. Une piste sur laquelle n’ont manifestement pas voulu s’engager les opposants de N.Pachinian, qui n’ont pas réagi aux justifications pourtant peu convaincantes de son vive-premier ministre Ararat Mirzoyan sur une faible participation qui n’avait rien de choquant rapportée à celle enregistrée dans d’autres pmays démocratiques ! Une autre explication n’a pas été non plus commentée, y compris par le HHK, et pour cause, puisqu’elle fait état de listes électorales ne corresponsant pas à la réalité démographique du pays, et dont l’ancien pouvoir est donc responsable. Mais dans ce cas, il faut déplorer le fait que N.Pachinian ait décidé de convoquer ces élections alors que toutes les conditions n’étaient pas réunies, notamment la mise à jour de ces listes, pour la tenue annoncée comme exemplaire de ce scrutin. L’Histoire ne retient pas les chiffres, heureusement, car un tel chiffre de participation n’est pas à l’aune de l’enthousiasme qu’est censé avoir suscité la Révolution démocratique en cours en Arménie…

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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