L’ambassadeur de Russie en Arménie a rencontré Robert Kotcharian jeudi, près d’un mois après la libération controversée de l’ancien président arménien, accusé de corruption et de coup d’État, dans l’attente du verdict dans son procès.
Selon une déclaration publiée sur la page Facebook de Kotcharian, la réunion aurait eu lieu au bureau de Kotcharian situé dans un hôtel d’Erevan.
« La réunion s’est déroulée en tête-à-tête et a duré plus d’une heure », indique le communiqué. Aucun autre détail n’a été divulgué.
L’ambassade de Russie à Erevan a confirmé que cette réunion avait eu lieu. Dans une déclaration d’une phrase, l’ambassadeur Sergey Kopyrkin a dit avoir parlé à Kotcharian « dans le cadre de ses réunions régulières avec des représentants des milieux socio-politiques et du monde des affaires » d’Arménie.
Kotcharian a été arrêté pour la première fois en juillet de l’année dernière pour s’emparer illégalement du pouvoir à la suite de l’élection présidentielle de février 2008, qui avait eu lieu deux mois avant la fin de son deuxième et dernier mandat présidentiel. Les accusations niées par lui, qui pour lui sont motivées politiquement, découlent de la dissolution des manifestations de l’opposition à Erevan en mars 2008, qui ont coûté la vie à huit manifestants et à deux membres des forces de police.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dénoncé les poursuites engagées contre Kotcharian ainsi que d’autres anciens responsables arméniens avant la libération de l’ex-président début août.
Le président russe Poutine a téléphoné à Kotcharian pour le féliciter à l’occasion de son 64e anniversaire plus tard en août. Un porte-parole de Poutine a déclaré à l’époque que les deux hommes « entretiennent des relations chaleureuses qui ne sont influencées par aucun événement en Arménie ».
Kotcharian, qui dirigeait l’Arménie de 1998 à 2008, a qualifié cet appel téléphonique de «soutien sérieux» pour lui.
L’ex-président a de nouveau été arrêté début décembre. Trois semaines plus tard, il a reçu les salutations du Nouvel An de Poutine.
Kotcharian, son ancien chef de cabinet, Armen Gevorgian, et deux généraux à la retraite ont été jugés le 13 mai. Le juge qui a présidé le procès, Davit Grigorian, a ordonné la libération de Kotcharian cinq jours plus tard. Dans une décision distincte, Grigorian a également suspendu le procès, invoquant une possible contradiction entre la Constitution arménienne et les accusations de coup d’Etat.
Les procureurs ont fait appel des deux décisions fortement condamnées par les alliés politiques et les partisans du gouvernement arménien actuel. La Cour d’appel d’Arménie a ouvert ses audiences mercredi.
