L’eau est devenue une denrée précieuse à l’échelle de la planète, et le besoin s’en fait aussi sentir de manière drastique en Arménie, qui ne peut compter sur les seules réserves, certes importantes, du lac Sevan, même si ce dernier se porte bien mieux depuis quelques années. Aussi les autorités d’Arménie ont-elles jugé nécessaire de relancer un chantier arrêté depuis trente ans, celui de la construction du réservoir de Kaps, dans la province septentrionale de Shirak. Ce projet, dont le coût est évalué à 120 000 000 d’euros, se développera en eux étapes, d’abord la construction d’un réservoir d’une capacité de 25 millions de mètres cubes, puis dans un deuxième temps, l’augmentation de sa capacité à 60 millions. Le réservoir de Kaps sera aménagé dans un site à 22 kilomètres au nord de Gyumri, sur le plateau bordant l’ Akhuryan, un affluent de l’Araxe dont une grande partie du cours marque la frontière avec la Turquie. Les autorités en avaient prévu la construction en 1985, à l’époque soviétique, en vue d’assurer l’irrigation de quelque 30 000 hectares de terres agricoles potentielles dans ces régions arides, mais le projet avait dû être arrêté en 1993 en raison des difficultés économiques crées par le séisme dévastateur de Spitak dans la même région en 1988 et l’effondrement du système soviétique. “C’est aujourd’hui le début d’un événement très important et significatif pour nous ”, a déclaré le vice-premier ministre Tigrane Khachatryan lors de la cérémonie d’inauguration du chantier. “Après de nombreuses années de pause, la construction du réservoir de Kaps a enfin commencé, et cela conduira à des changements majeurs dans la vie sociale et économique ”, a-t-il indiqué, en ajoutant que le réservoir réunira toutes les conditions pour garantir une agriculture performante et durable dans de nombreuses localités. Le ministre de l’administration territoriale et des infrastructures Gnel Sanosyan, des ambassadeurs et des représentants des organisations finançant le projet ou engagées pour le réaliser étaient aussi présents à cette cérémonie de lancement du chantier. La première étape permettra d’économiser quelque 1,3 million de kW⋅h d’électricité par an en basculant de l’irrigation manuelle à l’irrigation automatique. Dans une deuxième étape, ce gain d’énergie est évalué à 11 millions de kW⋅h. Des milliers d’hectares de terres pourront ainsi bénéficier d’une irrigation qui devrait renforcer de manière considérable la productivité agricole. Précisant que le gouvernement attache une grande importance à la construction des réservoirs, le ministre Sanosyan a conclu que Kaps permettra d’augmenter les réserves en eau, d’assurer l’irrigation de nouvelles terres, de gagner de l’électricité tout en ayant des retombées dans le tourisme et autres secteurs. Le projet sera mis en œuvre avec les fonds avancés par KfW Development Bank et par le gouvernement arménien, qui le cofinance. La compagnie en charge de le réaliser est le groupe chinois Shanxi Construction Investment Group Co. Le chantier devrait durer trois ans. En outre, un nouveau village devrait voir le jour, le réservoir devant engloutir certaines parties du village de Jradzor village.
