Le Parti Républicain (HHK) de l’ancien Président Serge Sarkissian a exprimé vendredi son inquiétude à propos d’une enquête sur la corruption d’un fonds municipal supervisé par le maire de Erevan, Taron Markarian.
Ashot Ghazarian, le directeur exécutif du Fonds d’Erevan, et Khachatur Kirakosian, chef adjoint du district de Davitashen, ont été arrêtés jeudi dans le cadre de l’enquête menée par le Service National de Sécurité (SNS).
Les arrestations ont eu lieu le lendemain de la perquisition effectuée par les agents de la SNS dans les locaux du fonds d’Erevan, situé dans le bâtiment principal de l’administration de la capitale. Un rapport du Service National de Sécurité a indiqué que deux individus ont été récemment forcés d’effectuer de gros paiements à l’organisation caritative en échange de permis de construire délivrés par le bureau du maire.
Le porte-parole du HHK, Eduard Sharmazanov, a critiqué le raid du SNS dont ont été témoins des journalistes, affirmant qu’il avait été trop médiatisé. « L’ampleur des actions du SNS n’était pas proportionnée », a ajouté M. Sharmazanov.
« Il ne s’agit pas de dire que les documents ne doivent pas être confisqués ou que la municipalité ou tout autre organe ne doit pas faire l’objet d’une enquête … Nous pensons simplement que cela aurait pu être fait un peu plus discrètement », a-t-il annoncé.
« Nous n’excluons pas les motifs politiques [derrière l’enquête] », a ajouté le vice-président du Parlement arménien.
Le maire d’Erevan, qui dirige le conseil d’administration du fonds, est un membre important du HHK. Il a subi de fortes pressions pour démissionner depuis les manifestations de masse qui ont forcé Sarkissian à démissionner fin avril.
Même avant le changement de gouvernement, les hauts responsables du parti Contrat Civil accusaient l’administration municipale d’extorquer des paiements illégaux à des entreprises et à des citoyens. Deux de ces politiciens, Arayik Harutiunian et Lena Nazarian, ont poursuivi le fonds en mars suite à son refus de divulguer l’identité de ses donateurs.
Harutiunian, qui a été nommé ministre de l’Education le mois dernier, a défendu l’enquête du SNS vendredi. « Je pense que les forces de l’ordre ont agi dans le cadre de leurs pouvoirs », a-t-il déclaré.