L’attentat qui a fait cinq morts, dont trois enfants, et 110 blessés, jeudi à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, ne fait que renforcer la détermination de l’armée turque à combattre la rébellion kurde, a déclaré le général Yasar Buyukanit, chef de l’état-major interarmes.
« Nous sommes affligés face à de tels actes de terreur mais ceux-ci ne font que renforcer notre détermination », a-t-il dit lors d’une visite sur les lieux de l’attentat.
Huit des blessés sont dans un état grave, ont fait savoir les forces de sécurité.
La charge – de 40 kg, selon la chaîne CNN Türk – a explosé jeudi soir dans le centre de Diyarbakir au passage d’un véhicule militaire transportant une cinquantaine de personnes. L’explosion, commandée à distance, s’est produite au moment où le camion passait près d’une école.
L’attentat n’a pas été revendiquée mais les autorités ne doutent pas qu’elle soit le fait des séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Diyarbakir est la principale ville du Sud-Est majoritairement kurde de la Turquie.
La justice a accordé aux forces de sécurité un « mandat de recherche illimité » pour une durée de seize jours, qui leur permet de perquisitionner dans des habitations et des bureaux et de fouiller tout véhicule sans autorisation préalable.
Selon des sources proches des services de sécurité, douze suspects ont été arrêtés depuis l’explosion. Mais, citant les procureurs, l’Agence anatolienne de presse a rapporté que quatre personnes seulement avaient été arrêtées dans le cadre de l’enquête.
« C’est une attaque contre notre peuple, principalement notre population du Sud-Est, à Diyarbakir. Les organisations terroristes n’ont jamais été représentatives des citoyens kurdes », a déclaré à Ankara le Premier ministre, Tayyip Erdogan.
Le chef du gouvernement a également annoncé qu’il se rendrait samedi à Diyarbakir.
Dans la province de Van, dans l’est du pays, près de la frontière iranienne, la police a saisi vendredi matin plus de 50 kg d’explosifs dans un minibus, a rapporté l’agence de presse anatolienne.
« Les charges saisies auraient pu provoquer une explosion trois fois plus puissante que celle de Diyarbakir », a déclaré le gouverneur de la province, Ozdemir Cakacak.