L’armée turque s’inquiète d’une désintégration « très probable » de l’Irak

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Alors que l’Irak s’apprête à célébrer demain les 75 ans de son entrée à la Société des nations, l’ancêtre de l’ONU, l’armée turque a mis en garde hier contre une désintégration « vers laquelle s’achemine rapidement » ce pays, ce qui représente une menace pour la sécurité de la Turquie, avec l’apparition possible d’un État kurde dans le Nord irakien. Parallèlement, la Syrie a dénoncé hier le vote par le Sénat américain d’un plan de partition de l’Irak, estimant qu’il s’agit « d’un premier pas pour le partage » du Proche-Orient.

Dans un discours prononcé dans une académie militaire d’Istanbul, le chef d’état-major turc, le général Yasar Buyukanit, a affirmé que son pays « est très préoccupé », car « la désintégration de l’Irak est fortement probable ». « Un État indépendant à venir dans le nord de l’Irak représentera un risque majeur pour la Turquie, en termes de politique et de sécurité », a-t-il affirmé. La Turquie craint qu’une éventuelle indépendance des Kurdes irakiens ne renforce la rébellion menée par les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est du pays et qui a fait plus de 37 000 morts en 23 ans.

Ankara avait accusé les Kurdes irakiens de tolérer, voire de soutenir le PKK, dont les militants trouvent refuge et installent des bases arrière dans le nord de l’Irak pour mener des attaques côté turc. Vendredi dernier Ankara et Bagdad ont signé un accord de coopération en matière de sécurité, destiné à combattre le PKK, mais il semble peu probable que le gouvernement irakien puisse agir dans la zone kurde qu’il ne contrôle pratiquement pas.

Le 26 septembre, le Sénat américain a approuvé par 75 voix contre 23 une résolution non contraignante sur un plan de partition de l’Irak, que ses défenseurs présentent comme la seule solution pour faire cesser la violence en Irak. Le parti Baas au pouvoir en Syrie a dénoncé hier ce vote, estimant qu’il s’agit « d’une violation de la loi internationale et plus qu’une ingérence flagrante dans les affaires de l’Irak ». « C’est un prélude à la suppression de l’État irakien et à la désintégration du peuple irakien », ajoute un communiqué du Baas diffusé par l’agence officielle syrienne SANA. Le communiqué qualifie le vote du Sénat de « développement dangereux dans la stratégie des États-Unis (…) car le partage de l’Irak est le prélude au partage de la région, et chaque État arabe doit se sentir menacé ». La décision du Sénat « dévoile le véritable (plan) des forces hégémoniques et sionistes qui voient dans le partage de l’Irak un premier pas vers le partage des pays de la région et l’application du projet du Nouveau Moyen-Orient » prôné par les États-Unis, toujours selon la même source.

Demain, l’Irak, l’ancienne Mésopotamie, va célébrer les 75 ans de son entrée à la Société des nations, l’ancêtre de l’ONU. Dès avant cette indépendance, relative au début puisque le Royaume-Uni avait choisi le Premier ministre, Nouri Saïd, l’Irak avait souffert de multiples conflits, dont des révoltes contre les occupants ottomans puis britanniques attirés par le pétrole. La question kurde, les relations entre les sunnites, minoritaires mais qui ont généralement monopolisé le pouvoir, ainsi que les chiites ont marqué l’histoire irakienne.

raffi
Author: raffi

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