L’Arménie demande le «retrait de la Turquie du Caucase du Sud»

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Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a demandé le retrait du personnel militaire turc et des «terroristes» du Moyen-Orient d’Azerbaïdjan, affirmant que cela était essentiel pour arrêter les combats dans la zone de conflit du Haut-Karabagh.

«Le personnel militaire et les forces armées turcs sont directement engagés dans les hostilités», a-t-il pointé lors d’une interview avec le quotidien canadien Globe and Mail publiée vendredi soir. «Les alliés de la Turquie dans l’OTAN doivent expliquer pourquoi ces avions F-16 bombardent des villes et des villages du Haut-Karabagh et tuent des populations civiles.»

Pachinian a également réitéré les affirmations arméniennes selon lesquelles Ankara aurait recruté des combattants islamistes soutenus par la Turquie en Syrie et les avait envoyés combattre au Karabagh du côté azerbaïdjanais.

«Un cessez-le-feu ne peut être établi que si la Turquie se retire du Caucase du Sud», a-t-il assuré.

Ankara soutient que les avions de combat, les drones d’attaque et les militaires turcs ne sont pas impliqués dans les hostilités qui ont éclaté le 27 septembre. Elle nie également le déploiement de mercenaires syriens en Azerbaïdjan. Bakou le nie également.

La France a aussi allégué un tel déploiement, le président Emmanuel Macron affirmant qu’au moins 300 «combattants syriens de groupes djihadistes» avaient été transportés de Turquie vers l’Azerbaïdjan avant la flambée de violence au Karabagh.

La Russie a également accusé, quoique implicitement, Ankara d’envoyer «des terroristes et des mercenaires» dans la zone de conflit. Il a exigé leur «retrait immédiat de la région».

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a réagi avec prudence aux affirmations de Macron étayées par des rapports des médias occidentaux. «J’espère que ce n’est pas le cas», a lâché Pompeo aux journalistes vendredi.

«Nous avons vu des combattants syriens emmenés des champs de bataille en Syrie vers la Libye, a-t-il ajouté. Cela a créé plus d’instabilité, plus de turbulences, plus de conflits, plus de combats, moins de paix. Je pense que cela ferait la même chose dans le conflit dans et autour du Haut-Karabagh. J’espère donc que les rapports s’avéreront inexacts. »

Commentant l’implication de la Turquie dans le différend arméno-azerbaïdjanais, Pompeo a ajouté que Washington désapprouvait «des tiers apportant des munitions, des systèmes d’armes, même uniquement des conseillers et des alliés» dans la zone de conflit.

Les États-Unis, la Russie et la France dirigent depuis longtemps les efforts internationaux visant à négocier un accord de paix arméno-azerbaïdjanais en leur qualité de coprésidents du groupe de l’OSCE à Minsk. Les présidents des trois puissances de médiation avaient appelé à une «cessation immédiate des hostilités» dans une déclaration commune jeudi. Ils avaient également exhorté l’Arménie et l’Azerbaïdjan à «s’engager sans tarder à reprendre des négociations de fond».

Erevan a salué cette déclaration, assurant être disposé à s’engager dans des pourparlers de paix négociés par les coprésidents du Groupe de Minsk.

En revanche, Bakou a rejeté l’appel des médiateurs. «Afin de mettre fin à la violence, l’Arménie doit retirer ses troupes du Haut-Karabagh», a décrit un assistant principal du président azerbaïdjanais Ilham Aliev.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a aussi affirmé que les médiateurs devraient plutôt «exiger que les Arméniens retirent leurs troupes d’Azerbaïdjan». Il a condamné leurs efforts de paix de longue date comme un échec flagrant.

Dans une interview avec Al Jazeera diffusée samedi, Aliev a dit que les États-Unis, la Russie et la France devraient «continuer à travailler ensemble pour régler le conflit du Haut-Karabagh» à condition de «rester neutres». Dans une référence apparente à la France, il a fustigé des déclarations faites par certains des pays coprésidents les jours précédents, qui indiqueraient un parti pris pro-arménien.

Incidemment, Macron s’est entretenu avec Aliev et Pachinian séparément au téléphone vendredi soir. Le président français a écrit dans un communiqué qu’il avait proposé une nouvelle méthode pour relancer les négociations du groupe de Minsk.

Pachinian a également été interviewé par Al Jazeera samedi. Il a expliqué à la chaîne de télévision internationale que la reprise des pourparlers de paix avec Bakou était conditionnelle à la fin de ce qu’il a qualifié d ’« agression » de l’Azerbaïdjan contre le Karabagh.

«Je peux dire avec confiance que les Arméniens du Haut-Karabagh ne reculeront pas face à l’agression», a pointé le Premier ministre arménien alors que les hostilités à grande échelle se poursuivaient le long de la «ligne de contact» arméno-azerbaïdjanaise autour du Karabagh. Il a en outre précisé que l’Arménie restera le «garant» de l’indépendance du territoire contesté.

Claire
Author: Claire

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