La proposition de l’Arménie concernant l’engagement total du Haut-Karabagh dans les négociations avec l’Azerbaïdjan n’est pas un défi, mais une invitation au dialogue, a expliqué hier le Premier ministre Nikol Pachinian, soulignant le fait qu’Erevan était prêt à écouter avec attention les contre-arguments de Bakou.
Lors d’une conférence de presse à Erevan, Pachinian a répété ce qu’il avait déjà dit il y a une semaine à Stepanakert face aux hauts responsables de la sécurité arménienne et du Karabagh, à savoir que l’idée que l’Artsakh devait devenir une partie intégrante des pourparlers de paix «n’est pas un caprice ni une condition préalable» de la part de l’Arménie, mais une nécessité pour un processus de règlement efficace.
L’Azerbaïdjan s’est opposé à la participation du Haut-Karabagh aux négociations en tant que partiee distincte, insistant sur le fait que la région est «occupée» par l’Arménie et que les négociations ne devraient avoir lieu qu’avec les représentants officiels d’Erevan.
La semaine dernière, le président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliev, a rejeté la proposition arménienne de modifier le format des pourparlers en impliquant le Haut-Karabagh en tant que partie au processus.
« C’est inacceptable, c’est une tentative pour bloquer le processus de négociations », a réagi M. Aliev lors d’un forum à Bakou le 14 mars, appelant à nouveau l’Arménie à retirer ses forces de la région.
Hier, Pachinian a insisté sur le fait que ses déclarations sur la nécessité de l’engagement de Stepanakert dans les pourparlers qu’il a maintes fois menés depuis son élection en tant que Premier ministre, en 2018, « ne constituent pas un défi, mais une invitation au dialogue. »
Plus tôt ce mois-ci, les coprésidents américain, russe et français du groupe de Minsk de l’OSCE, format international mis en place pour trouver une solution au conflit, ont annoncé que Pachinian et Aliev s’étaient mis d’accord pour que des entretiens officiels se tiennent prochainement sous l’égide des médiateurs internationaux. Aucune date et lieu de telles discussions n’ont encore été annoncés.
Nikol Pachinian a également déclaré hier : « Nous n’imaginons pas un régime quand l’une des parties aux négociations déclare qu’il refuse de dialoguer ».
«Ce ne sera pas une approche logique. Naturellement, nous ne refuserons pas de dialoguer et, au cours de ce dialogue, nous présenterons nos arguments et écouterons attentivement les contre-arguments de ceux qui sont en face de nous. Je pense qu’une solution ou une continuation constructive et efficace devrait aller dans le cadre de cette logique », a conclu Pachinian.
