L’Arménie essuie « des pertes » dans des combats en cours contre l’Azerbaïdjan

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L’Arménie a essuyé mardi des « pertes » humaines et de positions dans des combats contre l’Azerbaïdjan près de la région disputée du Nagorny-Karabakh, une escalade qui fait craindre la reprise d’une guerre qui les a opposés l’an dernier.
Signe de l’inquiétude que suscite l’éruption de ces affrontements, le président du Conseil européen Charles Michel s’est entretenu avec les dirigeants de ces deux pays rivaux du Caucase, qu’il a appelés à une « désescalade urgente ».
La diplomatie française, préoccupée par « l’emploi allégué d’armes lourdes, qui ont fait de nombreuses victimes, notamment du côté arménien », a quant à elle exhorté au « respect du cessez-le-feu ».
Ces derniers événements illustrent l’équilibre précaire qui règne dans la poudrière du Caucase, presque un an jour pour jour après la fin d’un sanglant conflit de six semaines entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie au Nagorny-Karabakh.
Mardi, « une attaque des forces azerbaïdjanaises contre les positions des forces arméniennes a fait des morts et des blessés côté arménien », a déclaré le ministère arménien de la Défense dans un communiqué, sans donner de bilan chiffré.
L’Arménie a également perdu le contrôle de « deux positions militaires » et 12 de ses soldats ont été faits prisonniers, selon Erevan, qui affirme en retour avoir infligé d' »importantes pertes » aux forces azerbaïdjanaises.
Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a dénoncé une « agression contre le territoire souverain arménien », au cours d’une réunion du Conseil de sécurité nationale, accusant Bakou de viser « le régime étatique, la souveraineté et l’indépendance de l’Arménie ».

– « Provocation » de grande ampleur –

Pour sa part, l’Azerbaïdjan a accusé Erevan de « provocation de grande ampleur ».
Ces combats ont éclaté en dépit de la présence dans cette région de soldats des forces de maintien de la paix russes, déployés en novembre 2020 dans le cadre d’un cessez-le-feu négocié par le président russe Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre l’an dernier.
Les affrontements actuels sont les plus intenses depuis la fin de ce conflit à l’issue duquel l’Arménie avait été contrainte de céder à l’Azerbaïdjan plusieurs régions formant un glacis autour du Nagorny-Karabakh.
Peuplée majoritairement d’Arméniens, la région montagneuse du Nagorny-Karabakh, soutenue par Erevan, avait fait sécession de l’Azerbaïdjan à la chute de l’URSS, entraînant une première guerre dans les années 1990 qui a causé la mort de 30.000 personnes et fait des centaines de milliers de réfugiés.
L’Azerbaïdjan a rejeté mardi la responsabilité des derniers combats sur l’Arménie, l’accusant d’avoir attaqué des positions dans les districts de Kalbajar et de Latchine, à l’ouest du Karabakh.
Ces districts avaient été rétrocédés par Erevan à Bakou l’année passée.
Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a affirmé que les soldats arméniens abandonnaient leurs positions militaires, « pris de panique », et a fait état de deux soldats azerbaïdjanais blessés mardi.
L’Azerbaïdjan a accusé l’Arménie de « délibérément provoquer une escalade des tensions ».
Ces affrontements interviennent après des semaines de crispations croissantes entre ces deux ex-républiques soviétiques, qui font régulièrement état de poussées de violences et de victimes dans leurs armées.
Elles s’étaient ainsi mutuellement imputées des tirs à la frontière dimanche.

– Arbitre russe –

Après l’éruption des combats mardi, l’Arménie, qui est membre d’une alliance menée par Moscou, a appelé la Russie au secours.
« Nous nous adressons à la Russie pour lui demander de protéger l’intégrité territoriale de l’Arménie », a ainsi imploré le secrétaire du Conseil de sécurité arménien, Armen Grigorian.
Dans la foulée, Vladimir Poutine s’est entretenu au téléphone avec Nikol Pachinian, pour évoquer « la situation créée par un certain nombre d’incidents à la frontière arméno-azerbaïdjanaise », selon le Kremlin.
Pour sa part, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a eu des conversations téléphoniques avec ses homologues arménien et azerbaïdjanais, exhortant les « deux parties à mettre fin aux actions qui provoquent une escalade des tensions ».
La diplomatie russe a de son côté fait état de « contacts avec les deux parties afin de faire revenir la situation sur une voie pacifique le plus vite possible ».
La défaite de l’Arménie l’an dernier a été vécue comme un traumatisme par une grande partie de sa population et continue d’y secouer la scène politique aujourd’hui.
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté la semaine dernière à Erevan pour réclamer la démission de Nikol Pachinian, qualifié par l’opposition de « traître » pour avoir conclu une trêve avec Bakou.
De son côté, l’Azerbaïdjan a pu compter, pendant cette guerre, sur le soutien de la Turquie, qui lui a notamment fourni des drones de combat.

Erevan, 16 nov 2021 (AFP) –

La rédaction
Author: La rédaction

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