L’Arménie et l’Azerbaïdjan ne se sont pas encore accordés sur la date d’une rencontre entre leurs ministres des affaires étrangères à Washington

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Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken se félicitait récemment de la reprise prochaine des négociations arméno-azéries sous l’égide des Etats-Unis, auxquelles le président azéri Ilham Aliev avait mis un frein brutal début novembre, en signe de protestation contre les déclarations américaines jugées trop favorables aux Arméniens et critiques à l’encontre du régime de Bakou, au lendemain de l’offensive militaire azérie qui vidait le Karabagh de ses habitants arméniens fin septembre. Depuis, les Américains s’étaient employés à restaurer le dialogue avec l’Azerbaïdjan, qui menaçait, comme à son habitude, de se ranger du côté de la Russie. Le même James O’Brien, assistant au Secrétaire d’Etat américain pour l’Europe et l’Eurasie, dont les déclarations le 15 novembre lors d’une séance du Congrès américain devant lequel il avait dénoncé l’offensive azérie des 19 et 20 septembre contre le Karabagh et mis en garde Bakou contre la tentation d’ouvrir un corridor par la force en Arménie pour relier l’Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan, avaient provoqué la fureur d’Aliev qui avait annulé sans autre forme de procès la rencontre prévue le 20 novembre des ministres des affaires étrangères azerbaïdjanais Jeyhun Bayramov et arménien Ararat Mirzoyan sous l’égide de Blinken à Washington, et annoncé la fin des négociations arméno-azéries sous le format de Washington sinon sous celui de Bruxelles, est allé faire amende honorable cette semaine à Bakou où le régime azéri lui a indiqué les limites à ne pas franchir. Blinken avait téléphoné au premier ministre arménien Nikol Pachinian et à Aliev avant d’envoyer O’Brien à Bakou. Ce dernier a désigné les discussions qu’il y a eues avec Aliev et Bayramov comme “positives and constructives ”. “Comme je l’ai dit au président Aliev … Le Secrétaire Blinken se prépare à recevoir les ministres des affaires étrangères Bayramov et Mirzoyan à Washington bientôt pour des négociations de paix”, avait tweeté le diplomate américain dans la matinée de jeudi. Mais le président du Parlement arménien, Alen Simonian, un proche de Pachinian, a refroidi les ardeurs américaines, en insistant sur le fait que Erevan et Bakou n’avaient pas même discuté pour l’heure d’un éventuel calendrier pour de telles négociations. “Nous avons dit que nous ne refusons aucune rencontre ”, a-t-il déclaré devant les journalistes en ajoutant : “La partie azerbaïdjanaise a décliné au moins trois invitations [des médiateurs occidentaux]. Nous espérons que cela deviendra plus constructif ”. Aliev avait annulé à deux reprises des rencontres prévues avec Pachinian sous l’égide de l’Union européenne en octobre. Les deux leaders devaient aplanir leurs divergences restantes en vue de la conclusion d’un traité de paix global arméno-azéri. S’il affirme ne pas être opposé à la poursuite des négociations dans le cadre européen, tout en semblant marquer désormais une préférence pour le format régional 3 +3 (Turquie, Russie, Iran d’une part, Azerbaïdjan, Arménie et Géorgie d’autre part), promu par la Turquie et son allié azéri, et aussi pour des négociations directes avec Erevan, Aliev avait toutefois souligné mercredi que ce traité lui seul ne saurait constituer une garantie pour une paix durable entre les deux voisins du Sud Caucase, en précisant qu’il voulait des garde-fou contre le “revanchisme ” arménien, tout en rappelant que la paix peut s’imposer sans qu’il y ait forcément un traité en ce sens, en citant en exemple la Russie et le Japon. “Afin d’empêcher le revanchisme, nous devrions définir ensemble un agenda de paix… il n’y a pas d’autre voie ”, lui avait répondu indirectement Simonian, en précisant, devant les journalistes, qu’un traité de paix pouvait être signé dans les 5 jours si l’Azerbaïdjan ne différait pas continuellement le processus, et ne se comportait pas d’une manière agressive qui ne peut qu’encourager le « revanchisme ». “Le traité peut être signé dans dix, voire cinq jours, si on le veut vraiment. Nous avons envoyé nos sixièmes propositions, un travail important a été fait. Si la partie azérie n’y change rien et ne présente pas de nouvelles propositions, il peut sans nul doute être signé en quelques jours ”, avait insisté Simonian qui avait, rappelons-le, précisé quelques jours avant qu’un tel traité ne devait faire mention ni du Karabagh ni du sort de ses habitants arméniens. Une position assumée par Pachinian qui déclarait cette semaine devant le Parlement arménien qu’il oeuvrait pour l’avenir de l’Arménie, et que l’Artsakh n’intégrait donc pas le champ de ses préoccupations et prérogatives.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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