L’Arménie a demandé lundi à la plus haute juridiction de l’ONU d’enjoindre l’Azerbaïdjan de protéger les personnes arrêtées après le conflit de 2020, alors que des affrontements frontaliers la semaine dernière ont selon le pays tué 200 militaires arméniens et fait 20 soldats prisonniers.
Il y a un an, les ex-républiques soviétiques ont déposé presque simultanément des recours auprès de la Cour internationale de justice (CIJ), demandant à la juridiction de prendre des mesures en attendant la résolution de l’affaire complète, qui prendra des années.
La CIJ a en décembre appelé les deux pays, qui s’accusent mutuellement de discrimination raciale notamment durant leur guerre de l’automne 2020, à arrêter « l’aggravation » de leur différend. Elle a également enjoint l’Azerbaïdjan de protéger les prisonniers de guerre du conflit en 2020 dans la région du Nagorny-Karabakh.
L’Arménie prie désormais notamment la cour de modifier l’ordonnance et d’enjoindre « expressément » l’Azerbaïdjan de « protéger contre les voies de fait et les sévices toutes les personnes arrêtées en relation avec le conflit de 2020 ou tout conflit armé survenu depuis entre les Parties », a partagé la juridiction dans un communiqué.
Cela « lors de leur arrestation et par la suite, notamment si elles sont toujours en détention, et de garantir leur sûreté et leur droit à l’égalité devant la loi », est-il précisé.
Les deux pays se sont livré une courte mais sanglante guerre à l’automne 2020 pour le contrôle de la région du Nagorny-Karabakh, qui a fait 6.500 morts.
Plus de 200 militaires arméniens ont été tués la semaine passée dans les pires affrontements frontaliers avec l’Azerbaïdjan depuis le conflit, selon un nouveau bilan annoncé lundi par le Conseil de sécurité arménien.
Vingt soldats ont été faits prisonniers par l’armée azerbaïdjanaise, selon la même source. Cela porte à près de 300 le nombre de morts dans les deux camps.
L’escalade, inédite depuis 2020, menace de torpiller un processus de paix fragile entre les pays rivaux du Caucase qui partagent près de mille kilomètres de frontière commune.
Plus haute instance judiciaire des Nations unies, la CIJ, qui siège à La Haye, tranche les différents entre les Etats. Ses arrêts sont sans appel, mais elle n’a pas de moyen autre que la diplomatie pour les faire appliquer.
La Haye, 19 sept 2022 (AFP) –