Le ministre des affaires étrangères Ararat Mirzoyan et son homologue ukrainien Dmytro Kuleba se sont rencontrés lundi 11 décembre à Bruxelles, poursuivant ainsi les contacts diplomatiques entre leurs pays, dénoncés par la Russie cet automne.
Le ministère arménien des Affaires étrangères a déclaré que les deux ministres avaient discuté de la « coopération bilatérale sur des questions d’intérêt mutuel » et de « questions régionales » relatives au Caucase du Sud. M. Kuleba a quant à lui tweeté qu’ils avaient parlé de « l’avancement du dialogue Ukraine-Arménie ».
Ce dialogue semble avoir commencé au début du mois de septembre, alors que les relations de l’Arménie avec la Russie, son allié de longue date, se sont encore détériorées. L’épouse du Premier ministre Nikol Pachinian s’est alors rendue à Kiev pour assister au sommet annuel des premières dames et des premiers messieurs qui s’y tient. Anna Hakobian a également apporté la première aide humanitaire de l’Arménie à l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe.
Le ministère russe des Affaires étrangères a inscrit le voyage de A. Hakobian parmi « une série de mesures inamicales » prises par Erevan à l’encontre de Moscou, en convoquant l’ambassadeur arménien quelques jours plus tard. Ces vives critiques n’ont pas empêché N. Pachinian de s’entretenir avec le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy lors d’un sommet de l’UE en Espagne le 5 octobre.
Trois semaines plus tard, le secrétaire du Conseil de sécurité arménien, Armen Grigorian, a participé à un forum de paix multilatéral à Malte, à l’initiative de l’Ukraine. A. Grigorian a également rencontré le puissant chef de cabinet de Zelenskiy, Andriy Yermak, au cours de ce que Moscou a qualifié d' »événement manifestement anti-russe ».
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a qualifié le voyage de Grigorian à Malte de « geste anti-russe démonstratif de l’Erevan officiel » et l’a associé à la conversation de N. Pashinian avec M. Zelenskiy. Elle a accusé le gouvernement de Pachinian de « détruire constamment nos relations avec nos alliés ».
La participation des dirigeants arméniens à ces événements contraste avec leur boycott des réunions organisées ces derniers mois entre les hauts responsables des États ex-soviétiques membres de l’Organisation du traité de sécurité collective, dirigée par la Russie, et de la Communauté des États indépendants.
N. Pachinian s’est engagé dans un apparent rapprochement avec l’Ukraine en dépit du soutien indéfectible de cette dernière à l’Azerbaïdjan dans le conflit du Haut-Karabakh. En particulier, Kiev n’a pas tardé à condamner l’élection, le 9 septembre, du nouveau président de la région par les législateurs du Karabakh, déclarant qu’elle était « contraire aux règles et aux principes du droit international ». Cette élection a eu lieu dix jours avant l’offensive militaire azerbaïdjanaise qui a forcé la quasi-totalité de la population du Karabakh à fuir vers l’Arménie.
« J’ai réitéré le soutien de l’Ukraine à l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues », a écrit M. Kuleba après avoir rencontré le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Jeyhun Bayramov, plus tôt dans la journée de lundi.
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