L’Arménie a accusé l’Azerbaïdjan de planifier une nouvelle attaque de plus grande envergure sur son territoire, jeudi 15 septembre, lors d’une session d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU qui a examiné les combats de cette semaine à la frontière arméno-azerbaïdjanaise.
Les combats ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi et ont pratiquement cessé deux jours plus tard après un cessez-le-feu convenu par les deux parties.
Lors d’appels téléphoniques séparés avec les présidents russe Vladimir Poutine et français Emmanuel Macron, le Premier ministre Nikol Pachinian a déclaré que, bien que le cessez-le-feu tienne largement, la situation à la frontière reste « très tendue. »
« Nous recevons des informations selon lesquelles le fragile cessez-le-feu est menacé », a déclaré l’ambassadeur arménien à l’ONU, Mher Margarian, lors de la réunion du Conseil de sécurité.
« Des rapports crédibles indiquent que l’Azerbaïdjan planifie une nouvelle offensive militaire en élargissant la géographie de l’agression, y compris depuis la direction du Nakhitchevan, afin de réaliser les ambitions illégales visant à établir un corridor extraterritorial à travers le territoire souverain de l’Arménie », a-t-il déclaré.
Le ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, a affirmé mercredi que l’ouverture d’un tel corridor reliant l’Azerbaïdjan à son exclave du Nakhitchevan est l’un des principaux objectifs de « l’agression » azerbaïdjanaise. Il a réaffirmé qu’Erevan ne peut accepter que des liaisons de transport conventionnelles entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Le corridor souhaité par Bakou passerait par le Siounik, la seule province arménienne frontalière de l’Iran. Les dirigeants iraniens expriment régulièrement une forte opposition à sa création, craignant une perte de la frontière commune avec l’Arménie,
S’entretenant mercredi avec son homologue azerbaïdjanais Jeyhun Bayramov, le ministre iranien des affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian aurait souligné que « la frontière de l’Iran avec l’Arménie est une route historique qui doit être préservée sans aucun changement. »
Au cours de la réunion du Conseil de sécurité, les diplomates américains, russes et français ont appelé les troupes arméniennes et azerbaïdjanaises à se retirer sur les positions frontalières qu’elles occupaient avant le déclenchement de ces hostilités.
L’ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vassily Nebenzya, a déclaré que Moscou déployait des efforts considérables pour assurer ce désengagement des troupes et consolider le cessez-le-feu fragile.
« Comme d’autres, les États-Unis se félicitent de la cessation de toutes les hostilités et encouragent les deux parties à continuer à faire preuve de retenue », a déclaré l’ambassadeur américain Richard Mills. « Les forces militaires devraient se désengager pour permettre aux deux parties de résoudre toutes les questions en suspens par des négociations pacifiques. »
Pour sa part, le Français Nicolas de Rivière a exhorté l’Azerbaïdjan à « retirer ses troupes aux positions initiales. » « L’intégrité territoriale de l’Arménie doit être préservée », a-t-il déclaré.
L’ambassadeur de l’Azerbaïdjan auprès de l’ONU, Yashar Aliyev, a rejeté les accusations arméniennes et rendu Erevan responsable de l’escalade.
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