L’Arménie occupe une » place très spéciale » du point de vue de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a déclaré l’ambassadeur des États-Unis auprès de cette organisation au service arménien de RFE/RL.
Dans une interview accordée à la fin de la semaine dernière, Michael Carpenter a déclaré que l’Arménie était devenue « un modèle de la façon dont un pays peut se réformer, approfondir ses institutions démocratiques et s’attaquer aux questions d’état de droit d’une manière très productive et constructive ».
« Nous considérons donc ce qui s’est passé ici au cours des dernières années comme un modèle qui pourrait être imité ailleurs », a déclaré M. Carpenter à la veille de la session d’automne de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE qui se tient à Erevan du 18 au 20 novembre.
M. Carpenter a souligné que les États-Unis « continuent de penser qu’il est extrêmement important que l’Arménie et l’Azerbaïdjan normalisent leurs relations pour que la paix et la stabilité règnent dans la région et que les liaisons de transport soient ouvertes ».
« Nous pensons qu’il est dans l’intérêt de tous et certainement des États-Unis de voir la paix et la stabilité dans cette région. Nous allons donc continuer à essayer de faciliter cela par les moyens dont nous disposons. Et nous espérons que les parties comprennent également que c’est dans leur intérêt », a déclaré le haut diplomate américain.
Dans le contexte du refus récent de l’Azerbaïdjan de participer à une réunion avec l’Arménie à Washington, invoquant les « remarques unilatérales et partiales » d’un haut fonctionnaire américain, M. Carpenter a déclaré qu’il « ne dirait pas qu’aucune fenêtre [d’opportunité] n’est fermée pour le moment ».
« Je ne fixerais pas de calendrier fixe pour le processus de négociation. Et je ne l’aurais pas fait il y a six mois ou un an. Je pense qu’il est important que toutes les parties redoublent d’efforts pour parvenir à une paix et une sécurité durables dans la région, parce que, là encore, le respect des droits de l’homme et de la démocratie est d’une importance cruciale pour nous. Nous allons donc continuer à le faire », a-t-il déclaré.
Se référant aux récents efforts américains pour aider l’Arménie et l’Azerbaïdjan à progresser dans les négociations, M. Carpenter a déclaré que Washington continuerait à offrir ses « bons offices » aux parties, ajoutant qu' »en fin de compte, c’est aux parties de décider quel processus est le plus propice à leurs intérêts ».
Dans le même temps, l’ambassadeur américain auprès de l’OSCE a déclaré que « la Russie n’est pas une partie fiable dans les négociations ».
« La Russie a prouvé au cours des 18 derniers mois qu’elle n’était fiable dans aucun domaine, ayant violemment et brutalement agressé son voisin [l’Ukraine], mais aussi ayant menti sur divers autres engagements internationaux et ayant rompu ces engagements à plusieurs reprises au cours des dernières années », a déclaré M. Carpenter.
Le diplomate américain n’a pas voulu s’engager dans une discussion sur ce que le groupe de Minsk de l’OSCE a fait par le passé pour promouvoir une paix négociée entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan dans leur conflit sur le Haut-Karabakh. « Mais il est clair que tant que nous n’aurons pas un accord de paix durable entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, notre travail ne sera pas terminé », a-t-il déclaré.
M. Carpenter a déclaré qu’il n’avait pas connaissance de contacts dans le cadre du Groupe de Minsk, mais a reconnu que « le Groupe de Minsk continue d’exister jusqu’à ce que les parties en décident autrement ».
Après la guerre de 2020 au Nagorny-Karabakh, qui a permis à l’Azerbaïdjan de reprendre les sept districts environnants et d’établir un contrôle sur des pans entiers de la région proprement dite peuplée d’Arméniens, Bakou a affirmé que le groupe de Minsk de l’OSCE, codirigé par la Russie, les États-Unis et la France, avait cessé d’exister.
Le dysfonctionnement apparent du groupe s’est aggravé après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, qui a été suivie d’une condamnation par l’Occident des actions de Moscou et d’un soutien à Kiev.
Les perspectives de reprise des contacts entre l’Occident et la Russie, qui a déployé une force de maintien de la paix dans le Haut-Karabakh en vertu d’un accord de cessez-le-feu conclu en 2020 sous l’égide de Moscou, sont devenues encore plus floues après que l’Azerbaïdjan a pris le contrôle total de la région lors d’une offensive éclair en septembre de cette année, qui a poussé la quasi-totalité de la population arménienne locale à fuir en Arménie.
