L’Arménie pleure ses morts de la guerre en Artsakh

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L’Arménie a entamé samedi une période de deuil officiel de trois jours en hommage aux milliers de soldats arméniens et aux plusieurs dizaines de civils tués lors de la récente guerre au Haut-Karabakh, qui s’est arrêtée par un cessez-le-feu négocié par la Russie.

Tous les drapeaux sur les bâtiments publics à travers le pays ont été mis en berne et des services commémoratifs ont eu lieu hier dans toutes les églises arméniennes pour rendre hommage aux victimes de la guerre qui a duré dix semaines, et au terme de laquelle la partie arménienne a subi d’énormes pertes territoriales dans et autour du Karabakh.

Des milliers de personnes, derrière le Premier ministre Nikol Pachinian, ont marché vers le cimetière militaire de Yerablur à Erevan où de nombreux soldats arméniens tués pendant les hostilités ont été enterrés.

Dans une allocution télévisée à la nation diffusée plus tôt dans la journée, Pachinian avait exhorté les Arméniens à se joindre à la procession et à démontrer que «nous allons continuer à vivre» malgré les «graves conséquences» de la guerre.

Des milliers d’autres Arméniens se sont rendus à Yerablur vendredi soir. La marche a été organisée par une coalition de partis d’opposition qui juge Pachinian responsable de la victoire de l’Azerbaïdjan et exige sa démission.

Le nombre exact de soldats arméniens tués au combat reste inconnu. Le ministère arménien de la Santé a confirmé plus tôt ce mois-ci plus de 2 800 morts au combat.

Des centaines d’autres soldats arméniens n’ont toujours pas été retrouvés, et ce plus d’un mois après que le président russe Vladimir Poutine a négocié l’accord de cessez-le-feu arméno-azerbaïdjanais. Les secouristes arméniens les recherchent dans diverses zones saisies par l’armée azerbaïdjanaise. Les soldats de la paix russes et les représentants du Comité international de la Croix-Rouge participent également à cet effort.

Un responsable du Karabakh a dit vendredi que les corps de 969 Arméniens avaient été retrouvés depuis le 13 novembre. Selon le ministère de la Santé, seuls environ 300 d’entre eux ont jusqu’à présent été identifiés grâce à des tests ADN menés à Erevan.

Dans ses remarques télévisées, Pachinian a réaffirmé qu’il acceptait, en sa qualité de Premier ministre, «l’entière responsabilité» de la défaite de la partie arménienne et des lourdes pertes qui en résultaient. Dans le même temps, il a cherché à détourner les attaques lancées par des anciens dirigeants arméniens.

«Nous avons besoin d’une analyse plus approfondie de la réalité car ce qui s’est passé ne pouvait pas être la conséquence d’erreurs commises par une seule ou un petit groupe de personnes, a-t-il justifié. Nous devons admettre que nous avons commis des erreurs pendant de nombreuses années et que nos erreurs étaient de nature systémique, conceptuelle et substantielle.»

Les trois anciens présidents qui dirigeaient l’Arménie depuis l’indépendance ont fermement condamné la gestion de la guerre par Pachinian. L’un d’entre eux, Robert Kocharian, a expliqué que le gouvernement de Pascinian avait rendu les hostilités inévitables avec une diplomatie imprudente et des calculs erronés du potentiel et des besoins militaires de l’Arménie.

L’opposition arménienne blâme également Pachinian pour l’issue de la guerre. Pratiquement tous les groupes d’opposition veulent qu’il démissionne et cède le pouvoir à un gouvernement intérimaire qui organiserait des élections législatives anticipées d’ici un an.

Les demandes de l’opposition ont été soutenues par le président Armen Sarkissian, l’Église apostolique arménienne et de nombreuses personnalités publiques de premier plan.

Le Premier ministre a de nouveau clairement indiqué samedi qu’il n’avait aucune intention de démissionner et ne céderait pas à la pression des «cercles d’élite».

Il y a eu des scènes chaotiques à Yerablur lorsque la foule, dirigée par Pachinian, ses proches associés politiques et le service de sécurité, a atteint le panthéon militaire dans l’après-midi. Il a été confronté à plusieurs centaines de manifestants en colère scandant «Nikol traître!» et essayant d’empêcher Pachinian de déposer des fleurs sur les tombes des soldats. «Nikol Premier ministre!», répliquèrent certains loyalistes.

La police anti-émeute a repoussé les manifestants. Ils sont également intervenus pour arrêter les échauffourées qui ont éclaté entre certains manifestants et des soutiens de Pachinian.

Les chefs de l’opposition ont affirmé avant la cérémonie que le Premier ministre assiégé en ferait un rassemblement pro-gouvernemental dans le cadre de ses efforts pour conserver le pouvoir au lendemain de la guerre. Pachinian a nié tout motif politique derrière la «marche de deuil» vers Yerablur.

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Claire
Author: Claire

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