« S’il n’y a pas de catastrophe en Arménie et que le secteur du tourisme continue à se développer, il sera possible cette année de dépasser le chiffre de 2019 [avant la pandémie de coronavirus] et d’accueillir environ 2 millions de touristes », a déclaré Mekhak Apresyan, directeur de la Fédération du tourisme d’Arménie.
L’expert en tourisme Tatevik Harutyunyan estime que ce chiffre est possible, mais que les changements qualitatifs sont plus importants, en particulier la stratégie sectorielle et la diversification des marchés.
Près de 300 000 touristes en deux mois
Le Comité du tourisme d’Arménie a présenté des données pour janvier-février 2023, montrant que le nombre de touristes en Arménie pour le seul mois de février était de 130 588, et pour janvier et février de plus de 290 000 personnes. « Il s’agit du nombre le plus élevé par rapport à la même période des années précédentes », a conclu le comité.
Au cours des deux premiers mois de cette année, le nombre de touristes en provenance de Russie (52 %), de Géorgie (12 %) et d’Iran (5 %) a augmenté.
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À la suite de la deuxième guerre du Karabakh, de nombreuses destinations touristiques autrefois populaires en Arménie ont perdu de leur attrait. Toutefois, les habitants de la région gardent espoir et tentent d’élaborer des plans pour relancer le tourisme dans la région. Le directeur de la Fédération du tourisme, Mekhak Apresyan, pense que d’ici 2026, il sera possible d’atteindre les 2,5 millions de touristes, et ce sans effort particulier.
« Dans les deux ou trois prochaines années, nous pourrions atteindre ce chiffre. Par ailleurs, nous devons réfléchir au nombre de touristes dont nous avons besoin pour assurer un tourisme durable. »
Selon lui, une politique claire est nécessaire pour atteindre un « nombre raisonnable » de touristes à qui l’on peut offrir des conditions favorables et dont on peut espérer qu’ils reviendront.
Cependant, certains acteurs du secteur préviennent que le coût des forfaits touristiques pour l’Arménie pourrait augmenter de 50 %.
L’année dernière, les agences de voyage qui accueillaient des touristes étrangers ont subi des pertes en raison de l’appréciation de la monnaie locale, le dram. Le fait est que les forfaits ont été vendus bien avant la visite des invités et que la chute des cours du dollar et de l’euro a eu un impact sur leur activité.
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Un commentaire
L’expert en tourisme Tatevik Harutyunyan considère qu’il est réaliste d’envisager une augmentation du nombre de touristes jusqu’à 2 millions. Cependant, selon elle, il est plus important que les départements gouvernementaux concernés analysent les statistiques de visites et développent une stratégie d’action :
« Notre marché n’est pas diversifié, la majorité vient de Russie. La dynamique montre que les gens choisissent ce pays parce qu’il n’y a pas d’alternative.
Selon Mme Harutyunyan, au cours des 30 dernières années, les dirigeants du secteur du tourisme n’ont pris aucune mesure pour diversifier le marché. Elle souhaite accroître la notoriété du pays et améliorer la publicité dans tous les médias.
« Il faut entendre parler de l’Arménie tout le temps pour se dire qu’il faut aller voir de quel genre de pays il s’agit.
En ce qui concerne la hausse attendue des prix des voyages organisés, M. Harutyunyan affirme que les prix augmentent partout dans le monde, mais que cette hausse est plus évidente sur le petit marché local. La situation est aggravée par le fait que le dram arménien a augmenté de 25 à 30 %.
M. Harutyunyan pense que cette situation n’affectera pas particulièrement les touristes russes, mais que l’Arménie deviendra moins compétitive pour le marché européen :
« Si vous pouvez partir en vacances en Espagne ou en Arménie pour 100 euros, le touriste préférera aller en Espagne. Le billet et la nourriture sont bon marché, ce n’est pas loin, on peut même y aller en voiture. »
L’expert estime qu’il est difficile de prédire s’il y aura une augmentation du tourisme organisé. Les tendances récentes indiquent que les gens préfèrent voyager par leurs propres moyens, c’est-à-dire qu’ils achètent eux-mêmes leurs billets et réservent leurs hôtels, plutôt que d’utiliser des voyages organisés.
« Dans les deux cas, il existe un indicateur statistique de croissance, mais il y a des différences qualitatives. Dans un cas, l’agent de voyage agit en tant qu’intermédiaire et fournit divers services, dans l’autre cas, il n’est pas un intermédiaire [l’agence ne gagne pas d’argent] », explique-t-elle.
