L’Arménie est attachée à ses obligations internationales et n’a jamais restreint la libre circulation de ses citoyens, qui constitue un droit humain fondamental, a assuré hier un représentant du ministère arménien des Affaires étrangères, après une déclaration de l’ambassade d’Ukraine à Erevan au sujet d’un voyage en Crimée.
« Si nécessaire, le ministère arménien des Affaires étrangères fournit des conseils de voyage sur les questions de sécurité », a ajouté la porte-parole Anna Naghdalian.
Le 11 novembre, l’ambassade d’Ukraine a réagi aux reportages de médias sur la visite en Crimée d’un groupe important de citoyens arméniens.
«La plupart des membres de ce groupe ont violé à plusieurs reprises la législation ukrainienne concernant les visites dans le territoire temporairement occupé de la République autonome de Crimée. À cet égard, nous voudrions vous rappeler que la législation de l’Ukraine prévoit non seulement une responsabilité administrative, mais également pénale, en cas de violation de l’ordre d’entrée dans les territoires occupés », a-t-il commenté.
L’ambassade d’Ukraine a également exprimé sa préoccupation face aux informations selon lesquelles « des membres du groupe auraient discuté avec des représentants des autorités d’occupation russes de la question du « développement des relations économiques, commerciales et touristiques entre l’Arménie et la Crimée » « . « En outre, certains médias arméniens pro-russes ont dit que les personnes indiquées se sont présentées comme des « représentants de la République d’Arménie », ce qui est alarmant « , a ajouté l’ambassade.
Des responsables de l’ambassade ont affirmé mardi au service arménien de RFE / RL (Azatutyun.am) qu’un des membres du groupe était Hayk Babukhanian, ancien membre du Parlement et allié du parti républicain.
Parlant au service arménien de RFE / RL (Azatutyun.am), Babukhanian a confirmé avoir fait cette déclaration controversée lors de sa visite en Crimée. Interrogé sur les inquiétudes que de telles déclarations faites en Crimée pourraient affecter les relations arméno-ukrainiennes, M. Babukhanian a répondu : «Les nations ont un droit d’autodétermination, qui est également utilisé par les Arméniens pour déclarer leur autodétermination dans le Haut-Karabagh. Je rejette et condamne toutes les aspirations néo-coloniales, y compris celles de l’ambassade d’Ukraine. »
Mikayel Zolian, membre du groupe d’amitié arméno-ukrainien à l’Assemblée nationale, représentant de l’alliance gouvernementale Mon pas, a souligné que Babukhanian se trouvait en Crimée en tant que personne privée et que les pensées qu’il y a exprimées «ne doivent pas être interprétées par notre État ami, l’Ukraine, comme l’opinion officielle d’Erevan. »
« Monsieur Babukhanian ne présente pas la position officielle de l’Arménie. La position officielle de l’Arménie est présentée par le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères. Par conséquent, où que M. Babukhanian aille, tout ce qu’il dit ou fait ne devrait pas faire l’objet de notre discussion », a expliqué Zolian.
Malgré des votes répétés aux Nations Unies, à l’instar de son principal allié, la Russie, en ce qui concerne les résolutions sur l’Ukraine, l’Arménie ne reconnaît pas officiellement la Crimée en tant que territoire russe.
En mars 2014, le président arménien Serge Sarkissian avait irrité le gouvernement ukrainien par une déclaration se félicitant de la tenue d’un référendum controversé en Crimée qui avait conduit à son annexion par la Russie. Le gouvernement ukrainien a répondu en rappelant brièvement son ambassadeur d’Erevan à des fins de consultations.
Plus tard la même année, l’Ukraine a mis en garde les autorités arméniennes contre le fait d’autoriser une compagnie aérienne russe à exploiter des vols directs vers la Crimée. Erevan a ensuite rapidement nié de tels projets.
