L’Arménie a tenu tête au vent de critiques concernant la tenue d’élections présidentielles le 19 juillet dans le Haut Karabagh en exprimant une solidarité sans failles avec les Arméniens du Karabagh, dont il a salué le scrutin comme un témoignage de leur « engagement en faveur de la démocratie et de l’Etat de droit ». Dans une déclaration rendue publique le 23 juillet, le ministère des affaires étrangères d’Arménie a rappelé que « différents textes de l’OSCE et d’autres organisations internationales indiquaient sans ambiguïté que non seulement le Haut Karabagh devait être partie prenante des négociations en vue du règlement du conflit, mais encore qu’il devait y être représenté par ses autorités élues ». La déclaration souligne dès lors la contradiction qui réside dans le refus de reconnaître le scrutin qui s’est déroulé au Karabagh, refus qu’elle considère d’ailleurs comme « contraire aux valeurs politiques modernes ». Le ministère arménien fait aussi remarquer que « dans d’autres points du globe, en attente aussi d’un accord de paix et d’un statut politique définitif, de telles élections sont encouragées, soutenues, et supervisées ».
Plusieurs organisations internationales et les gouvernements des principaux pays occidentaux ont joint leurs voix à celle de l’Azerbaïdjan pour récuser la légitimité des élections du Haut Karabagh, à l’issue desquelles le président sortant Arkady Ghoukassian, devait remettre le pouvoir à son dauphin Bako Sahakian, élu par la majorité des électeurs du Karabagh avec le soutien de la plupart des formations politiques locales.
La communauté internationale indique que ces élections, comme les précédentes, ne peuvent être considérées comme légitimes faute d’un règlement du conflit arméno-azéri et d’un retour au Karabagh de la minorité azérie qui en a été chassée par la guerre. Les Etats-Unis comme l’UE ont indiqué dans le même temps qu’ils ne pensaient pas que le dernier scrutin pourrait avoir un impact négatif sur le processus de paix arméno-azéri sous l’égide du Groupe de Minsk de l’OSCE. Les coprésidents français, russe et américain du Groupe de Minsk s’étaient rendus dernièrement à Stépanakert où ils avaient rencontré les dirigeants du Haut Karabagh dans le cadre d’une tournée régulière dans la zone du conflit.
