L’Arménie se prépare à participer à des exercices militaires sous commandement américain en Europe, au risque d’aggraver les tensions avec son allié russe

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L’Arménie semble décidée à participer à des exercices militaires sous commandement américain en Europe, au risque d’aggraver les tensions avec la Russie, qui reste théoriquement son principal allié militaire. Désireux d’enfoncer un coin entre la Russie et ses alliés de l’ex-URSS, dont l’Arménie, le Département américain de la défense ne s’est pas privé d’inscrire l’Arménie sur la liste des 26 pays dont les troupes prendront part aux exercices militaires sous le nom de code Defender 23 visant à “anéantir ceux qui voudraient menacer la paix en Europe et à défendre le continent contre toute agression ”. “Cet exercice annuel, d’une durée de près de deux mois, est axé sur le déploiement stratégique des forces américaines basées aux Etats-Unis, sur l’utilisation des stocks prépositionnés de l’armée, et sur l’interopérabilité des alliés européens et des partenaires”, a indiqué Sabrina Singh, une porte-parole du Pentagone qui s’exprimait mercredi 5 avril devant les journalistes. “Environ 9 000 soldats des forces américaines et quelque 17 000 soldats des 26 pays alliés et partenaires devraient participer à ces exercices qui s’effectueront sur des portions de10 différents pays européens”, a précisé Singh. Tous les pays figurant sur la liste des participants, à l’exception de l’Arménie, de la Géorgie, de la Moldavie et du Kosovo, sont des membres de l’Otan. of NATO. Jeudi en fin de journée encore, l’état major arménien n’avait pas encore confirmé si l’Arménie allait, pour la première fois de son histoire, participer à ces exercices militaires sous commandement américain. Elle avait été tentée d’y participer en 2021,mais avait choisi de s’en retirer à la dernière minute. Le ministère arménien de la défense avait alors justifié ce retrait en expliquant que les soldats arméniens ne participaient qu’aux exercices militaires sous la bannière de l’Otan simulant des opérations internationales de maintien de la paix et formant les soldats dans cet objectif. Mais les relations entre l’Arménie et son allié russe se sont nettement détériorées depuis. L’Arménie, qui reste membre de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), une alliance militaire dirigée par la Russie, a refusé dernièrement d’y nommer son représentant et a préféré le déploiement d’une mission civile d’observation de l’Union européenne à sa frontière avec l’Azerbaïdjan, sur place depuis janvier pour deux ans, plutôt qu’une mission de l’OTSC, qui se dit toutefois toujours disposée à envoyer des observateurs en Arménie, si celle-ci le demande. Ces tensions sans précédent ont remis en cause l’adhésion même de l’Arménie à l’alliance militaire russe, jugée inutile par Erevan car incapable de remplir les obligations de solidarité à son égard prévues par ses statuts. Le premier ministre arménien Nikol Pachinian avait déclaré le 16 mars que c’était l’OTSC qui pouvait « quitter l’Arménie ». La porte-parole du ministère russe des affaires étrangères avait ironisé sur les déclarations de Pachinian, qui était allé jusqu’à remettre en cause l’alliance traditionnelle avec la Russie en janvier, la désignant non comme un garant de sa sécurité, mais comme une menace et un facteur de déstabilisation. Un haut diplomate russe a toutefois déclaré la semaine dernière que Moscou espérait que cesse de se creuser le fossé entre le pays du Sud Caucase et ses alliés de l’OTSC. Les tensions entre la Russie et l’Otan ont monté en intensité depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le Kremlin a déploré dernièrement l’hostilité croissante de l’alliance militaire dirigée par les Etats-Unis à l’encontre de la Russie, en l’accusant de s’impliquant toujours davantage dans la guerre en Ukraine. Les relations entre l’Arménie et la Russie n’ont pas été épargnées, ne serait-ce que parce que la Russie, accaparée par l’Ukraine, est moins en mesure, ou moins désireuse, de soutenir stratégiquement son allié arménien. De son côté, l’Arménie veut jouer la carte de l’Occident, mais la Russie a bien des moyens de pression, notamment économiques. Le commerce est en effet le seul domaine dans les relations arméno-russes, qui n’a pas été affecté par la guerre en Ukraine. L’économie arménienne a même été dopée par le développement des liens économiques avec la Russie, mais celle-ci a montré qu’elle pouvait inverser ce processus, en interdisant depuis peu l’exportation de produits laitiers depuis l’Arménie.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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