Vendredi, le gouvernement arménien a suspendu pour deux mois la possibilité des voyages sans visa entre l’Arménie et la Chine, invoquant la nécessité de se prémunir contre le coronavirus qui a tué plus de 200 personnes en Chine.
Un accord bilatéral autorisant les citoyens arméniens et chinois à séjourner dans le pays de l’autre sans visa pendant 90 jours a été signé l’année dernière et est entré en vigueur le 19 janvier dernier.
Sa suspension annoncée par le vice-Premier ministre Tigran Avinian signifie que les ressortissants chinois voyageant en Arménie entre le 1er février et le 31 mars devront avoir un visa arménien. Avinian a attribué la décision à la «situation épidémiologique conditionnée par le coronavirus».
Plus tôt dans la journée, le gouvernement avait annoncé qu’il avait créé une commission interinstitutions chargée d’empêcher la propagation de la maladie pouvant être mortelle en Arménie. La commission est dirigée par Avinian.
Le gouvernement avait mis en garde les Arméniens contre tout voyage en Chine la semaine précédente. Il a également interdit les importations d’aliments et de matières premières chinoises.
Les autorités sanitaires déclarent surveiller toutes les personnes arrivant de Chine en Arménie via des pays tiers.
Le ministre de la Santé, Arsen Torosian, a déclaré vendredi aux journalistes que les autorités ne sont pas encore équipées pour détecter définitivement le coronavirus, il y a « 99,9% de probabilité » d’absence de cas en Arménie. Il a ajouté qu’ils recevront du matériel de laboratoire et pour les tests de coronavirus dans les prochains jours.
«Jusqu’à présent, les citoyens arméniens revenant de Chine et les citoyens chinois en visite en Arménie n’ont présenté aucun symptôme caractéristique du coronavirus», a-t-il mis en avant.
Selon le ministère arménien des Affaires étrangères, quelque 400 Arméniens vivaient en Chine avant l’épidémie du virus que l’Organisation mondiale de la santé a déclaré jeudi une urgence mondiale. Au moins six d’entre eux restent dans la ville chinoise de Wuhan située à l’épicentre de l’épidémie.
Un jeune homme à Erevan, Erik Khachikian, a affirmé jeudi que les médecins d’une polyclinique locale avaient refusé d’examiner son état après qu’il leur a dit qu’il vivait dans une autre ville chinoise, Xian, et était revenu en Arménie il y a quelques jours à peine.
« De telles choses sont inacceptables », s’est indigné Torosian à cet égard. Il s’est engagé à « prendre des mesures » sur les allégations de Khachikian.
Au moins 213 personnes en Chine sont mortes du coronavirus, avec près de 10 000 cas enregistrés. Un total de 98 cas a été confirmé dans 18 autres pays, mais aucun décès en dehors de la Chine n’a été enregistré, selon l’OMS.