L’Artsakh ne peut être sacrifié dans un «Carrefour de la paix»

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Le droit de la République d’Artsakh à recouvrer son indépendance et le droit de ses habitants à vivre sur leur terre ancestrale ne peuvent en aucun cas être enterrés.

Dans le nouvel environnement géopolitique qui prévaut après la guerre de la Russie en Ukraine, l’Arménie se trouve désormais totalement isolée face à un Azerbaïdjan qui aura multiplié ses soutiens : Israël, la Russie, la Turquie, l’Organisation des États turciques, l’Organisation de la coopération islamique et les européens dépendants ou complices comme l’Angleterre et les USA du Grand Jeu.
USA qui faut-il le rappeler, compte plusieurs centaines d’ONG dans son ambassade en Arménie, tout en participant à des exercices de l’OTAN en Azerbaïdjan.

L’autre acteur du Grand Jeu, la Russie, qui favorisa l’occupation de l’Artsakh avec la complicité de ses forces durant la guerre de septembre 2020, qui permit la violation de l’accord trilatéral de cessez-le-feu du 9 novembre 2020, suivi par le blocus du couloir de Latchin le 12 décembre 2022, ce qui conduisit à l’occupation totale de l’Artsakh en septembre 2023, entraînant l’exode de la population.
La Russie qui justifia sa trahison par le fait que sa positon résultait de la reconnaissance par l’Arménie du Haut-Karabakh comme faisant partie de l’Azerbaïdjan; reconnaissance que Pachinian justifia effectivement du fait de son caractère «inévitable».

Ainsi, dans ce contexte, l’Arménie isolée n’aura pas assuré la défense de l’Artsakh par manque de moyens militaires, par manque de soutiens, mais surtout par manque de volonté, ne voulant pas imposer à la population des sacrifices impliquant un renoncement au consumérisme.
Politique prônée par sa nouvelle orientation vers les démocraties occidentales, (le miroir aux alouettes du vayelel, si profondément ancré dans l’esprit de la population).

Mais après cette nouvelle orientation pro-occidentale de la politique étrangère de l’Arménie, il s’avéra que les exigences de l’Occident rejoignaient celles de la Russie imposant un traité de paix avec l’Azerbaïdjan, ce qui à terme impliquera l’ouverture du corridor du Zanguezour donnant à l’Azerbaïdjan un accès sans entrave ni contrôle arménien au Nakhitchevan.
Même le pape François, débiteur de l’Azerbaïdjan avec la restauration des catacombes, appela à un accord de paix entre Erevan et Bakou.

Le groupe de Minsk de OSCE, œuvra durant près de 20 ans en vue de résoudre pacifiquement le conflit du Haut-Karabagh sur la base des principes du Droit International de l’autodétermination et de l’intangibilité des frontières, et reconnut en 1992 la représentativité des élus de l’Artsakh pour participer à la conférence internationale chargée de résoudre le conflit du Haut-Karabagh. Et malgré le fait que le Haut-Karabagh avait constitué un oblast autonome, il verra sa légitimité refusée par l’Azerbaïdjan qui réfute tous les principes du Droit International. Ce qui conduisit le peuple de l’Artsakh a exercé son droit à l’autodéfense.

Ce refus des principes du Droit fut confirmé par l’ambassadeur de l’Azerbaïdjan en France le 12 janvier 2022, qui estima que le conflit du Haut-Karabagh avait été résolu par la guerre de 2020.

Ainsi l’Azerbaïdjan ne reconnaît que les frontières résultant d’un rapport de Force entérinant de jure la situation résultant de «l’uti possidetis juris» (principe provenant du Droit Romain); ce qui conduit à la sanctuarisation des limites fixées arbitrairement par Staline (comme le fit Tito dans l’ex-Yougoslavie), et à une intangibilité des frontières conduisant à des conflits sans fin.

Finalement, face à des djihadistes pan-touraniens affirmés, qui revendiquent la souveraineté sur des territoires conquis où ils opèrent un nettoyage ethnique provoquant l’exode de leur population, comme jadis au Nakhitchevan, à Gandja, à Chahoumian et à Guetachen, deux alternatives:

Soit le Droit prévaut avec la garantie d’une paix durable.
Malheureusement le Droit ne s’impose nulle part, « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir…» dit la fable, qui signifie que le Droit est à géométrie variable.

Soit c’est la Force qui prévaut avec la garantie d’une guerre de cent ans, comme au Kosovo, à Chypre, en Palestine, en Turquie (Arménie, Kurdistan), au Cachemire.

L’Arménie n’acceptera jamais la possession suite à une agression (le «statu-quo post bellum»), soutenu par la Russie et les Occidentaux dépendants, et la complicité d’Israël,

En attribuant la souveraineté de l’Azerbaïdjan sur le Haut-Karabagh qui provoqua l’exode de sa population, les grandes puissances garantes du Droit international, attribuent un titre de propriété à un «squatteur», l’occupant du territoire historique de l’Arménie; ainsi le Droit international perd tout crédit qui permet la primauté de la Force sur le Droit.

Voici pourquoi la loi du silence (dont celui du Vatican) a prévalu face au nettoyage ethnique dans l’Artsakh.
Le véritable principe qui oblige les États à respecter les frontières résultant de la dislocation d’un empire, compris la dissolution de l’URSS, est à rechercher non dans le principe de « Yuti possidetis », mais dans celui du droit des peuples à l’autodétermination inscrit dans la Charte des Nations Unies.

C’est ce qui ressort de la déclaration conjointe des présidents français et allemand à Weimar, le 20 septembre 1991 :
« Tous les traités internationaux garantissent les frontières, mais les frontières de pays souverains. Le passage de frontières intérieures, de caractère administratif, à des frontières de droit international n’est pas acquis, même s’il l’est dans son principe puisque le droit à l’autodétermination est reconnu.

Dans cette situation certains parlent d’un retour des Arméniens en Artsakh, ce qui ne peut s’envisager sous la juridiction de l’Azerbaïdjan.
Seule une administration de l’ONU avec déploiement de forces de maintien de la paix ne peut être acceptée, avec un corridor de Lachine reconnu internationalement; ce que l’Azerbaïdjan n’acceptera jamais.

Reste l’emploi de la Force avec une armée à la pointe, que l’on ne peut attendre du gouvernement Pachinian composé de membres naïfs voulant normaliser les relations de l’Arménie avec des voisins agressifs, et qui dénoncent le soutien de la France à l’Arménie. Politique confirmée par l’illusoire « Carrefour de la paix » promu par Pachinian.

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Author: capucine

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