L’Artsakh, un combat plus actuel que jamais !

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Si Sainte-Etchmiadzine a décidé de maintenir le diocèse de l’Église arménienne de l’Artsakh, c’est que cette décision répondait à une réalité : l’Artsakh est une réalité et ce territoire arménien depuis des millénaires est et restera présent tant dans l’esprit de chaque Arménien tant que ce dernier aura la volonté de le reconquérir.

Sous occupation complète de l’Azerbaïdjan qui décida de l’occuper par la voie militaire après dix mois de blocus qui affaiblit sa population, l’Artsakh vidé de sa population au prix d’une épuration ethnique, le retour en Artsakh restera comme une sainte mission pour les Arméniens de l’Artsakh, et au-delà pour l’ensemble des 11 millions d’Arméniens de la planète. Car victime d’une flagrante injustice, le dossier de l’Artsakh n’est pas clos. Au contraire : il vient d’ouvrir une nouvelle page de revendication et surtout de combat pour la justice, c’est-à-dire le retour de sa population arménienne autochtone sur ses terres ancestrales.

La diaspora qui lutte depuis plus de trois décennies pour l’Artsakh, est ainsi invitée à redoubler ses efforts autour de cette « terre sacrée » où à Amaras fut ouvert au 4e siècle par Mesrop Machtots la première école arménienne. C’est dire l’importance de l’Artsakh dans l’histoire et la culture de l’Arménie et des Arméniens.

Car comment peut-on imaginer ces milliers de traces sacrés du patrimoine culturel et religieux arménien soumis à la dégradation dans les mains sanglantes et destructrices du dictateur Aliev ? Comment accepter que le despote de Bakou animé par une haine anti-arménienne féroce, puisse au défi de toutes les institutions internationales, dégrader et défigurer librement ce patrimoine arménien de l’Artsakh occupé ? Il en va de l’honneur et surtout de l’identité même de la nation arménienne vouée à l’effacement par Aliev.

Avons-nous les moyens de lutter contre la puissance pétro-gazière que constitue l’Azerbaïdjan qui investit à coups de milliards de pétrodollars dans un armement sophistiqué et dépassant largement l’arsenal et les capacités de combat de l’Arménie ? La réponse est connue. Sur le plan militaire il est pour l’heure impossible de renverser le déséquilibre qui plaide pour Bakou soutenu par Ankara et occasionnellement par Moscou.

Mais notre combat doit être multiple. Tout d’abord tout faire pour renforcer la capacité militaire de l’Arménie en injectant dans son économie des devises. Comment ? Le simple tourisme en Arménie représente des devises précieuses pour Erévan et contribuent à renforcer sa sécurité. Aller en Arménie c’est aider grandement l’Arménie et sans doute plus que l’aide humanitaire qu’on apporte de temps à autre, au gré de notre bon cœur…Investir en Arménie en créant des emplois, source de richesse doit également rester dans l’esprit de chaque arménien de la diaspora. Les Arméniens de Syrie, du Liban et des Etats-Unis se sont engagés dans cette mission…beaucoup plus que ceux d’Europe, plus réticents à prendre des risques qui sont pour certains réels.

Aider l’Arménie, c’est aider l’Artsakh. Une Arménie forte est un gage d’avenir pour l’Artsakh reconstitué, même si d’autres éléments géostratégiques en sont également les acteurs. Parmi ces derniers, l’attitude de la Russie et de l’Occident dans les mois et années à venir. Car Moscou est loin d’avoir fermé le dossier de l’Artsakh qui reste une « monnaie d’équilibre » et de sa présence au Sud-Caucase. Pour l’Occident, fondé sur le droit, le droit des Arméniens à leur terres de l’Artsakh devrait constituer également un levier…même si cet Occident à jusqu’à présent brillé que par de timides déclarations et jamais par sa présence sur le terrain…

Aussi, nous sommes condamnés à rester comme les premiers gages de survie de l’Artsakh arménien. L’avenir de l’Artsakh dépend de la dimension des Arméniens à se mobiliser et agir autour de l’Artsakh avec l’idée ferme qu’un retour est possible. Croire en l’Artsakh, c’est déjà un pas important. Agir pour l’Artsakh constitue un second pas encore plus efficace.
Comment ? Continuer à nous mobiliser tant publiquement que dans les médias, associations, organisations afin de rendre vivant l’actualité de l’Artsakh occupé et le droit au retour des réfugiés Arméniens de l’Artsakh. En n’oubliant pas d’exiger les garanties de sécurité à ce retour.

En devenant les relais de la cause de l’Artsakh nous renforcerons l’Arménie soumise au danger Pantouranien à ses frontières. Ensemble en dénonçant l’agression de l’Artsakh par l’Azerbaïdjan soutenu par la Turquie, agissons pour que l’Histoire de l’élimination de la nation arménienne ne puisse se réaliser. Rappelons-nous des paroles du héros national Monte Melkonian qui affirmait que « sans l’Artsakh il n’y a pas d’Arménie ». Aussi, n’oublions pas que la reconquête de l’Artsakh incontournable car de l’Artsakh dépend la sécurité de l’Arménie.

C’est dire l’importance du combat pour l’Artsakh. Un combat plus actuel que jamais.

Krikor Amirzayan

Krikor Amirzayan
Author: Krikor Amirzayan

Krikor Amirzayan est un caricaturiste et journaliste arménien. Ses œuvres – articles et caricatures – paraissent dans différents titres de la presse en Arménie et en diaspora. En France il est l'un des rédacteurs du site d'information www.armenews.com. Il est l'auteur de deux livres de caricatures L'Indépendance (Erevan, 1995) et Oh ! Arménie, Arménie ! (Erevan, 1999). Il vit à Valence (France). En 2002 l'Express l'a désigné parmi « Les 50 qui font bouger Valence » Krikor Amirzayan a réalisé de nombreuses expositions de ses caricatures. Krikor Amirzayan a été décoré de la Médaille d'or du ministère de la Diaspora de la République d'Arménie, médaille qui lui fut remise le 14 novembre 2014 à Bourg-lès-Valence par l'ambassadeur d'Arménie en France Viguén Tchitétchian1. En juillet 2017 il reçut le 1er Prix de la "Défense de la langue arménienne" à Erévan par le ministère arménien de la Diaspora

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