Le Président Armen Sarkissian, a nommé un éminent avocat à la Cour Constitutionnelle après le rejet de deux autres de ses candidats par le Parlement arménien.
Le candidat, Vahe Grigorian, a une longue histoire de défenseur des droits de l’homme. Il a également coopéré avec des groupes d’opposition qui ont contesté les ex-présidents Serge Sarkissian et Robert Kocharian.
Grigorian a notamment représenté Levon Ter-Petrosian et son parti du Congrès National Arménien devant la Cour Constitutionnelle, lors de leurs recours contre les résultats officiels des élections présidentielles de 2008 et celles des législatives de 2012 et 2017. Il a également représenté des proches de militants de l’opposition, tués par les forces de l’ordre lors de manifestations à la suite du vote de 2008 à la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
On pense que Grigorian bénéficie du soutien du Premier Ministre Nikol Pachinian et de l’alliance au pouvoir, My Step.
Le Président Sarkissian l’avait déjà nommé au siège vacant de la Cour Constitutionnelle à l’automne dernier. Le Parlement arménien de l’époque, contrôlé en majorité par les partisans de l’ancien gouvernement, avait refusé d’approuver sa candidature.
Sarkissian a ensuite nommé deux autres candidats. Ils ont tous deux été rejetés, par l’Assemblée Nationale actuelle, contrôlée par My Step.
Le chef de l’État a annoncé vendredi sa décision de choisir Grigorian. Dans une déclaration annonçant la nomination, son bureau a fait valoir que la nomination d’un nouveau juge à la Cour Constitutionnelle « ne doit pas devenir un processus sans fin et devenir un sujet de marchandage politique ou de spéculation ». Il s’est également plaint que seuls quelques avocats arméniens soient jugés suffisamment qualifiés pour siéger à la plus haute cour du pays.
Le Président du Parlement, Ararat Mirzoyan, proche collaborateur de Pachinian, a salué la nomination de Grigorian comme « très positive », affirmant qu’il entretenait depuis longtemps une « relation étroite » avec le candidat. Il a ajouté qu’ils avaient « beaucoup en commun en termes de système de valeurs et de vision pour le développement du pays ».
Mirzoyan a également averti que le groupe parlementaire de My Step n’avait pas encore discuté de la candidature de Grigorian et n’avait pas pris décision.
En revanche, certains législateurs de l’opposition ont exprimé de sérieuses inquiétudes quant à la dernière nomination de M. Sarkissian à la Cour Constitutionnelle.
Gevorg Petrosian, du parti Armenia Prospère (BHK), a déclaré que Grigorian était largement « associé aux autorités » et que ces dernières « semblaient tenter de le faire passer en force ». Il a ajouté que la nouvelle cour doit être libre de toutes « influences politiques, pressions, relations et contraintes ».
Pour sa part, Taron Simonian, un haut responsable du parti d’opposition Bright Armenia, a déclaré que la loi arménienne n’autorisait pas le Président à désigner la même personne une seconde fois.
