Les autorités du Haut-Karabagh ont accusé jeudi les troupes azerbaïdjanaises d’ouvrir le feu sur des colonies locales, en violation du cessez-le-feu négocié par la Russie, qui a mis fin à la guerre arméno-azerbaïdjanaise de l’année dernière.
L’armée de défense du Karabakh, soutenue par les Arméniens, a déclaré que les violations du cessez-le-feu s’étaient intensifiées ces derniers jours.
« Alors que les forces ennemies tiraient auparavant principalement en l’air, les coups de feu tirés en direction des positions de combat de l’armée de défense et des établissements frontaliers civils sont désormais plus fréquents », a-t-elle affirmé dans un communiqué.
Selon l’organisation, les « actions provocatrices et agressives » de l’armée azerbaïdjanaise visent à intimider la population arménienne du Karabakh et à saper la mission de maintien de la paix de la Russie dans la région contestée, lancée juste après la guerre.
« Toute tentative de terroriser la population de l’Artsakh est vouée à l’échec », peut-on lire dans un communiqué distinct publié par le ministère des affaires étrangères du Karabakh.
Selon ce communiqué, les troupes azerbaïdjanaises ont pris pour cible mercredi Stepanakert et deux villages voisins situés près de la ville karabakh de Shushi (Shusha), qu’elles ont capturée pendant la guerre de six semaines.
Les tirs auraient endommagé le toit d’une maison de Stepanakert louée par un Arménien du Karabakh, Khachatur Munchian, et sa famille qui ont fui Chouchi pendant les combats.
« Le plafond a également été perforé et une balle gisait à côté du trou », a déclaré Munchian au service arménien de RFE/RL. Il a précisé que la maison est située à quelques kilomètres seulement de la position la plus proche de l’armée azerbaïdjanaise.
Un porte-parole de la police du Karabakh a déclaré qu’ils enquêtaient sur l’incident de tir et qu’ils avaient alerté les soldats de la paix russes à ce sujet.
Bakou n’a pas réagi immédiatement à ces informations. Elle a accusé les troupes arméniennes d’avoir plutôt tiré sur les gardes-frontières azerbaïdjanais de la province arménienne de Syunik, qui borde le district de Zangelan, repris par l’armée azerbaïdjanaise pendant la guerre.
Le ministère arménien de la Défense a rejeté cette allégation comme une tentative d’esquiver la responsabilité des violations du cessez-le-feu dans le Karabakh.
« Les forces armées de l’Arménie et de l’Artsakh restent attachées à l’accord de cessez-le-feu trilatéral et appellent les dirigeants militaro-politiques de l’Azerbaïdjan à faire de même », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Les médias arméniens ont cité le maire de Kapan, la capitale de Syunik, Gevorg Parsian, qui a déclaré que les forces arméniennes et azerbaïdjanaises stationnées dans la région ont échangé des coups de feu tard mercredi.
