L’Azerbaïdjan semble avoir commencé à démolir un bâtiment à Stepanakert qui a abrité le parlement du Haut-Karabakh pendant près de deux décAennies.
Une courte vidéo diffusée lundi par les médias progouvernementaux azerbaïdjanais montre une pelleteuse travaillant sur le site du bâtiment, en grande partie en ruine, qui avait la forme d’une église arménienne traditionnelle.
La structure en marbre construite au début des années 2000 était située sur la place centrale de la capitale du Karabakh. Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev y avait organisé un défilé militaire en novembre, moins de deux mois après l’offensive militaire azerbaïdjanaise qui avait contraint la quasi-totalité de la population du Karabakh à fuir en Arménie et rétabli le contrôle de Bakou sur la région. Aliyev a également tenu à voter à Stepanakert lors de l’élection présidentielle du mois dernier, qui lui a permis d’obtenir un nouveau mandat.
Aram Harutiunian, l’un des législateurs du Karabakh exilés en Arménie, a déclaré que la démolition mettait en évidence les efforts de Bakou pour effacer les traces de la présence arménienne au Karabakh.
« C’est une preuve éclatante du fait qu’ils détruisent tout ce qui est arménien afin d’effacer de nos esprits toute idée de retour au pays », a-t-il déclaré au service arménien de RFE/RL.
Harutiunian et d’autres Arméniens du Karabakh ont également remarqué dans la vidéo azerbaïdjanaise un vide juste à côté du parlement local où un autre bâtiment, plus petit, se trouvait depuis plus d’une décennie. Ce bâtiment servait de siège à une association d’anciens combattants du Karabakh de la première guerre arméno-azerbaïdjanaise de 1991-1994. Il semble avoir été complètement démoli.
« Les vainqueurs de la première guerre s’y réunissaient, et je pense que c’est peut-être la raison pour laquelle l’Azerbaïdjan a traité ce bâtiment de la sorte », a déclaré M. Harutiunian.
Avant même ces démolitions, les responsables arméniens et karabakhs ont accusé les autorités azerbaïdjanaises de profaner ou de détruire systématiquement les monuments arméniens au Karabakh. Selon eux, au moins deux églises arméniennes du Karabakh ont été démolies depuis qu’un cessez-le-feu négocié par la Russie a mis fin à la guerre de six semaines en novembre 2020.
Début 2022, Bakou a annoncé son intention d’effacer les inscriptions arméniennes des églises dans les régions du Karabakh qu’il a reprises pendant la guerre. Nadine Maenza, présidente de la Commission américaine pour la liberté religieuse internationale, s’est déclarée très préoccupée par cette décision.
