L’Azerbaïdjan n’a pas l’intention de mettre fin à son conflit avec l’Arménie, a déclaré mardi le Premier ministre Nikol Pachinian, en réaction à la dernière violation azerbaïdjanaise du cessez-le-feu qui a entraîné la mort de quatre soldats arméniens.
« Selon notre évaluation, il s’agit d’une politique de l’Azerbaïdjan visant à perturber le processus de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan par tous les moyens possibles », a déclaré M. Pachinian à un groupe de parlementaires britanniques en visite. « La rhétorique agressive des représentants officiels de l’Azerbaïdjan, pimentée de revendications territoriales ouvertes à l’égard de l’Arménie, en est la preuve. Bien sûr, nous devons tout faire pour obtenir des résultats concrets dans le processus de paix, et c’est ce que nous faisons. Mais malheureusement, il n’est pas possible d’y parvenir sans la volonté politique de l’autre partie. L’incident d’aujourd’hui, qui a coûté la vie à quatre soldats, témoigne non seulement de l’absence de volonté politique en faveur de la paix, mais aussi de l’intention de l’Azerbaïdjan d’aggraver l’hostilité et de recourir à l’escalade militaire. »
Les soldats ont été tués tôt mardi 13 février par des tirs nourris provenant de positions azerbaïdjanaises situées de l’autre côté de la frontière entre les deux États. L’Azerbaïdjan a déclaré que ses forces avaient riposté à la blessure, la veille au soir, d’un militaire azerbaïdjanais servant dans cette région. L’armée arménienne s’est engagée lundi à enquêter sur l’incident de tir rapporté par la partie azerbaïdjanaise.
Le ministère arménien des Affaires étrangères a accusé Bakou, mardi après-midi, de « chercher des prétextes » pour accroître les tensions à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a démenti ces accusations et a insisté sur le fait que Bakou était « engagé dans le processus de paix ».
M. Pachinian a affirmé le contraire après avoir signalé, ces dernières semaines, qu’il était prêt à faire davantage de concessions pour accélérer la signature d’un traité de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, dont les deux parties discutent. Ses adversaires politiques et d’autres critiques considèrent ses récents appels à l’adoption d’une nouvelle constitution arménienne comme l’une de ces concessions. Ils affirment que la politique d’apaisement de Pachinian ne conduira pas à une paix durable.
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