L’Azerbaïdjan pourrait réduire ses importations de gaz de Russie, en raison de la hausse des tarifs souhaitée par le géant russe Gazprom, et limiter ses propres exportations de pétrole afin de répondre à sa demande énergétique intérieure, a prévenu samedi le président Ilham Aliev.
« Nous examinons à présent les choix qui s’offrent à nous. Nous pourrions réduire nos importations ou même simplement les arrêter », a déclaré Aliev à l’antenne de la radio Echos de Moscou.
Lors de négociations vendredi, Gazprom a proposé de ne fournir à l’Azerbaïdjan que 2,5 milliards de mètres cubes de gaz à 235 dollars les 1.000 m3 en 2007, a déclaré à Reuters le représentant de la compagnie russe à Bakou, Akif Gassanov. « L’Azerbaïdjan étudie notre offre. »
L’Azerbaïdjan devrait acheter en 2006 4,5 milliards de m3 à Gazprom à 110 dollars les 1.000 m3, après 4,6 milliards de m3 à 60 dollars en 2005.
Aliev a jugé les négociations avec Gazprom « difficiles et jusqu’à présent infructueuses ».
« Gazprom peut annoncer 500 ou 1.000 dollars les 1.000 m3. C’est son droit tout comme il est de notre droit de repousser cette proposition », a dit le président azerbaïdjanais.
« CHANTAGE COMMERCIAL »
Aliev a déclaré que son pays pourrait modifier la structure de sa consommation d’énergie, en augmentant la part du pétrole pour compenser la baisse du gaz. Une telle évolution entraînerait une baisse des exportations de brut azerbaïdjanais via Novorossisk, port russe sur la mer Noire.
« Nous serions contraints de réduire nos livraisons de brut vers Novorossisk. Il n’y a pas d’autre solution. Nos centrales électriques doivent bien fonctionner à partir de quelque chose », a poursuivi Aliev. « Je ne peux pas laisser l’Azerbaïdjan devenir vulnérable à du chantage commercial. »
La Russie a doublé vendredi les tarifs des livraisons de gaz à une autre ancienne république soviétique, la Géorgie, laquelle a formulé l’espoir que l’Azerbaïdjan couvrirait 70% de ses besoins.
Aliev a cependant démenti que son pays nourrisse le projet de fournir du gaz à la Géorgie.
La Russie doit encore régler un différend du même type avec la Biélorussie, voie de transit pour le gaz russe à destination de la Pologne et de l’Allemagne.
Une crise similaire avec l’Ukraine au début de l’année 2006 avait réduit les approvisionnements en gaz russe de l’Union européenne. Les pays occidentaux invitent depuis la Russie à ne pas se servir de ses vastes ressources énergétiques comme d’une arme politique.
