Le Bélarus menace le transit vers l’Europe si la Russie lui coupe le gaz

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Le Bélarus, par lequel transite environ 20% du gaz russe vers l’Europe, notamment vers l’Allemagne et la Pologne, a menacé mercredi le géant gazier russe Gazprom d’interrompre ces livraisons si Moscou lui coupait le gaz au 1er janvier faute d’accord sur une hausse du prix.

»Le 1er janvier 2007, il y aura du gaz au Bélarus», a assuré le vice-Premier ministre bélarusse, Vladimir Semachko, devant la presse à Minsk, de retour de négociations infructueuses avec Gazprom à Moscou.
»Car nous sommes interdépendants. S’il n’y a pas de contrat pour les livraisons de gaz (au Bélarus), il (Gazprom) n’aura pas de contrat sur le transit», a-t-il menacé, rappelant que »22% des exportations de Gazprom» vers l’Europe passaient par le Bélarus.

La Pologne et l’Allemagne seraient les principaux pays touchés par une »guerre du gaz» entre Minsk et Moscou, un an après celle avec l’Ukraine (par laquelle transitent 80% du gaz russe vers l’Europe), qui avait eu des conséquences sur l’approvisionnement des marchés européens.

La diplomatie polonaise a dit mercredi craindre cette coupure, la considérant comme une »menace» et »une nouvelle illustration» du débat autour de »la sécurité énergétique» de l’Europe, qui dépend largement de la Russie.

»Nous ne sommes pas très inquiets. Il n’y a pas de crise, du moins pas encore», a déclaré quant à lui un porte-parole de la Commission européenne, Amadeu Altafaj, évoquant des »stocks gaziers» accumulés dans des pays européens.

Gazprom avait annoncé la veille que les négociations en vue de faire passer d’environ 46 à 200 dollars les 1.000 m3 le prix de son gaz vendu au Bélarus étaient dans l’impasse.

»Jusqu’à la signature d’un contrat pour 2007, nous considérerons que le prix du gaz sera, comme en 2006, de 46,68 dollars les 1.000 m3», a insisté le vice-Premier ministre bélarusse.

»Je ne pense pas que Gazprom décide de couper le gaz au Bélarus, ils ne doivent pas tomber deux fois dans le même piège», a-t-il cependant affirmé, alors que Minsk joue son va-tout.

Le porte-parole de Gazprom, Sergueï Kouprianov, a réagi en rappelant que le délai pour un nouvel accord expirait dans quatre jours.
Les analystes étaient divisés sur la stratégie adoptée par Gazprom, un an après la crise ukrainienne.

»Gazprom a une si mauvaise réputation en Europe en tant que fournisseur non-fiable qu’il ne va pas couper les vannes, de peur que le Bélarus ne ponctionne le gaz destiné au transit» vers l’Europe, comme Gazprom l’avait reproché à l’Ukraine en janvier, estime Tatiana Manenok, éditorialiste du journal économique Belarus y rynok, rare publication indépendante à Minsk.

Un autre analyste indépendant, Iaroslav Romantchouk, penche quant à lui en faveur d’une coupure de gaz.

»Et la partie bélarusse réagira très durement. Cela signifiera l’enterrement de l’idée d’Union Russie-Bélarus», dit-il.

Les analystes russes et bélarusses s’interrogent sur les raisons de cette hausse de tarifs réclamée au Bélarus, pourtant un fidèle allié de Moscou parmi les ex-républiques soviétiques, à la différence de la Géorgie ou de l’Ukraine.

La volonté russe de prendre le contrôle du réseau des gazoducs bélarusses est le motif le plus fréquemment évoqué, suivant l’opération déjà réalisée en Arménie par Gazprom et ses vaines tentatives en Géorgie.

Car »Gazprom a besoin de pouvoir garantir son transit de gaz vers l’Europe» par le Bélarus, selon M. Romantchouk.

Gazprom ne cache pas ses ambitions concernant Beltransgaz, l’entreprise publique gérant le réseau de gazoduc bélarusse, proposant une hausse de tarif amortie par l’acquisition de 50% de Beltransgaz.

raffi
Author: raffi

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