La principale alliance d’opposition, l’alliance Hayastan, a déclaré vendredi 22 octobre qu’elle rassemblerait bientôt ses partisans à Erevan dans le but de contrecarrer ce qu’elle décrit comme de nouvelles concessions arméniennes à l’Azerbaïdjan prévues par le Premier ministre Nikol Pashinian.
De hauts représentants du bloc dirigé par l’ancien président Robert Kocharian ont affirmé que M. Pashinian était prêt à céder davantage de territoires à Bakou, notamment en acceptant un corridor terrestre entre l’exclave du Nakhitchevan et l’Azerbaïdjan occidental passant par la province arménienne de Syunik.
« Nous pensons que ce qui se passe va conduire à un nouvel accord de capitulation », a déclaré Ishkhan Saghatelian, un vice-président du Parlement. « L’Arménie fera de nouvelles concessions. Afin d’empêcher cela, les forces pan-arméniennes doivent former un front de résistance national pour montrer au monde entier, y compris à ce gouvernement du mal, que notre peuple n’est pas d’accord avec ce cours et qu’il le combat. »
« Après avoir envoyé des gens à la mort [dans le Haut-Karabakh l’automne dernier], il les intimide maintenant avec des [avertissements sur] une autre guerre », a-t-il déclaré aux journalistes.
M. Saghatelian a déclaré que Hayastan mène actuellement des consultations avec d’autres groupes d’opposition et qu’il annoncera la date de son rassemblement la semaine prochaine. Il n’a pas voulu dire s’il s’agira d’une manifestation unique ou de la première d’une série de rassemblements antigouvernementaux.
M. Pashinian s’est rendu au Parlement arménien jeudi pour rencontrer des députés représentant son parti, le Contrat civil. Selon l’un de ces députés, Gagik Melkonian, M. Pashinian leur a assuré qu’il n’envisageait aucune concession territoriale à Bakou.
Gagik Melkonian a balayé d’un revers de main les allégations de l’opposition concernant de telles concessions, affirmant que le bloc de Kocharian veut simplement prendre le pouvoir. Il a déclaré que les autorités ne s’inquiètent pas des manifestations de Hayastan.
« Leur place est dans la rue », a-t-il déclaré au service arménien de RFE/RL. « Laissez-les se battre dans la rue. Personne ne se tiendra à leurs côtés ».
Saghatelian a confirmé que l’éviction de Pashinian du pouvoir reste à l’ordre du jour de Hayastan.
M. Kocharian, qui a dirigé l’Arménie de 1998 à 2008, a également déclaré le 4 octobre que le changement de régime reste son principal objectif et celui de ses alliés politiques. Mais il a averti qu’ils devaient « générer » une plus grande colère populaire contre le gouvernement avant de tenter de le renverser par des manifestations de rue.
« Le plus gros problème est qu’une partie considérable de notre peuple s’est accommodée de cette situation et a voté pour eux », a déclaré M. Kocharian, en faisant référence à l’équipe politique au pouvoir. Il a insisté dans le même temps sur le fait qu’une minorité de citoyens politiquement actifs peut également constituer une menace sérieuse pour le maintien au pouvoir de M. Pashinian.
Le parti du contrat civil de M. Pashinian a remporté les élections législatives du 20 juin en Arménie avec près de 54 % des voix, selon les résultats officiels. Hayastan est arrivé loin derrière avec 21 % des voix. Son dernier meeting de campagne électorale à Erevan a attiré une foule massive.
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