Les dirigeants politiques arméniens pourraient à nouveau envisager de tenir de nouvelles élections parlementaires si l’idée est soutenue par l’opposition parlementaire, ont annoncé hier les députés progouvernementaux.
Le Premier ministre Nikol Pachinian avait proposé la tenue de telles élections le 25 décembre en réponse aux manifestations antigouvernementales déclenchées par l’issue de la guerre au Haut-Karabakh. L’opposition arménienne avait rejeté la proposition, insistant sur ses demandes de démission et de formation d’un gouvernement intérimaire.
Le bloc au pouvoir Mon pas a souligné la position de l’opposition lorsqu’il a déclaré dimanche que Pachinian et ses alliés ne voyaient pas la nécessité de dissoudre le Parlement actuel. Il a également affirmé que la plupart des Arméniens ne veulent pas d’élections anticipées.
Les dirigeants de l’opposition se sont moqués de cette déclaration, affirmant que Pachinian s’était simplement rendu compte qu’il n’avait aucune chance de gagner le vote.
«Qu’ils ne blâment pas l’opposition parlementaire de ne pas avoir organisé d’élections avant le mandat ou ne l’attribuent pas à un manque de ‘demande publique’ ‘», a raillé Iveta Tonoyan, du parti d’opposition Arménie prospère (BHK), qui possède le deuxième plus grand groupe au sein de l’Assemblée nationale.
Arman Boshian, député représentant Mon pas, a déclaré, quant à lui, que la conduite d’élections serait de retour à l’ordre du jour du gouvernement si le BHK ou l’autre parti parlementaire d’opposition, Lumineuse Arménie, acceptait de parler de ses modalités pratiques.
«Si aucune faction de l’opposition parlementaire n’est prête à discuter et à élaborer une feuille de route pour la tenue d’élections parlementaires avant la fin du mandat, nous en prendrons note et passerons à autre chose», a prévenu Boshian.
«Nos collègues de l’opposition essaient maintenant de faire croire à tout le monde qu’ils ne se sont pas prononcés contre les élections pré-mandat, a commenté Babken Tunian, un autre député pro-gouvernemental. Ils peuvent maintenant le réaffirmer une fois de plus et faire une proposition très concrète, dans un format approprié, sur la manière, la date et par quels mécanismes ils voient le déroulement de ces élections.»
Tonoyan a exclu une telle possibilité et a clairement indiqué que le BHK et ses alliés de l’opposition constituant le Mouvement pour le salut de la patrie continueraient à faire campagne pour la démission de Pachinian.
L’alliance de l’opposition a programmé son prochain rassemblement antigouvernemental le 20 février.
