Le secrétaire général de l’OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, juge que le projet américain de bouclier anti-missiles en Europe, couvrant seulement certains pays de l’OTAN, fait courir le risque d’une division au sein de l’alliance militaire, dans une interview publiée lundi par le Financial Times.
«Il ne peut y avoir une ligue À et une ligue B en matière de défense anti-missiles. Pour moi, l’indivisibilité de la sécurité est la ligne de conduite», a-t-il déclaré.
Selon le quotidien des milieux d’affaires britannique, le système de défense anti-missiles américain couvrirait presque toute l’Europe, mais certains pays du sud-est européen auraient besoin d’un système supplémentaire à courte portée, compte tenu de leur proximité avec l’Iran.
Le secrétaire général de l’OTAN suggère que le système américain de défense anti-missiles soit complété par une système de défense européen qui doit être opérationnel vers 2010. «Il pourrait y avoir ultérieurement une connexion entre les deux systèmes, a déclaré Jaap de Hoop Scheffer.
Ce dernier s’est par ailleurs déclaré convaincu que l’Europe avait besoin d’un système de défense anti-missiles. «Il y a toutes les raisons de penser que (les membres de l’OTAN subiront des attaques de missiles) compte tenu des essais nucléaires nord-coréens et de la capacité nucléaire iranienne et des déclarations des Iraniens (…)».
Le secrétaire général de l’OTAN a rejeté les vives protestations de la Russie qui est opposée à la mise en place d’un bouclier anti-missiles. Il a relevé que les intercepteurs de missiles en Pologne ne «diminueraient pas la capacité (russe) d’une première frappe».
La Russie s’inquiète du projet d’installation d’équipements anti-missiles américains en République tchèque et en Pologne, mais Washington affirme que ces installations ne sont pas dirigées contre la Russie et visent à contrer «la menace moyen-orientale».