Le camp de la mort d’Auschwitz modernise son exposition permanente

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Tout juste 62 ans après la libération du camp de la mort nazi d’Auschwitz-Birkenau, son musée est décidé à rénover son exposition permanente pour la rendre plus accessible à un public pour lequel l’Holocauste n’est plus qu’un simple chapitre d’un manuel d’histoire.

A l’entrée de l’exposition, sur un mur de brique rouge, s’étale une carte de l’Europe. Oslo au nord, Rhodes au sud, Paris à l’Ouest, des dizaines de simples points y désignent les lieux de déportation des juifs vers Auschwitz-Birkenau. Dans une autre baraque, dans de simples vitrines en bois sont exposées des photocopies jaunies de documents d’époque. Par exemple, celui qui fixe le rendement des chambres à gaz à 4.756 prisonniers par jour. Le document en allemand n’est pas traduit. Pratiquement dépourvu d’explications, l’ensemble de l’exposition, ouverte en 1957, reste difficilement compréhensible pour un simple visiteur sans connaissances historiques poussées.

De 1940 à 1945, environ 1,1 million d’hommes, de femmes et d’enfants, dont une immense majorité de juifs de divers pays d’Europe occupée par les Allemands, périrent dans ces lieux. « L’exposition a été préparée pour les gens qui avaient l’expérience de la guerre et qui savaient ce qu’étaient les chambres à gaz et les crématoires. Depuis sa création, elle n’a pratiquement pas changé », reconnaît Piotr Cywinski, nouveau directeur du musée.

« Aujourd’hui, elle est trop vieille et et reste difficilement accessible surtout pour un public de plus en plus jeune », dit-il. « La nouvelle exposition devrait prendre en compte tout le savoir historique acquis depuis mais aussi utiliser les nouvelles méthodologies d’aménagement des musées », souligne-t-il. « Mais, il ne s’agit pas en aucun cas d’en faire un musée interactif et priver cet endroit de son caractère exceptionnel.

L’ensemble devra rester sobre et digne comme il l’est aujourd’hui », ajoute-t-il. Dans la baraque numéro cinq du premier camp d’Auschwitz, une ancienne caserne, près de 2.000 valises des déportés gisent derrière une grande vitre. Ailleurs, deux tonnes de cheveux de victimes utilisés par les nazis pour la fabrication de cordes. Encore plus loin, des milliers de chaussures sont montrées en masse aux visiteurs. Ce type de présentation ne correspond plus aux besoins d’aujourd’hui.

« Les gens s’interessent davantage aux destins d’individus », souligne Piotr Cywinski. « Nous voulons que les jeunes sortent après une visite du camp non seulement avec l’image du plus grand drame de l’humanité que fut l’Holocauste, mais aussi en connaissant l’héroïsme des victimes, leur entraide et solidarité, ajoute-t-il encore. Un espace sera également aménagé pour exposer les quelque 2.000 oeuvres d’art, dessins et peintures, créés par les détenus. Faute de place, elles sont actuellement stockées dans un entrepôt.

Le projet de modernisation s’étalera sur cinq ans. Le premier pas a été fait en décembre, lorsque le Conseil international d’Auschwitz a donné son feu vert au changement.

Le nouveau concept sera soumis aux anciens déportés, à des historiens et des conservateurs de musées. Les changements concerneront uniquement la partie la plus ancienne du camp.

Situé à 3 km du premier camp d’Auschwitz, Birkenau, qui a été l’usine de la mort nazie à partie de 1942, subira seulement des travaux de conservation.

Une semaine avant l’arrivée des Soviétiques le 27 janvier 1945, les nazis y ont fait exploser les chambres à gaz et les crématoires. Aujourd’hui, leurs ruines, exposés aux intempéries, s’érodent avec le temps. La rénovation et les travaux sont d’autant plus urgents que le nombre des visiteurs va grandissant, ce qui inévitablement dégrade les lieux. Plus d’un million de personnes ont visité Auschwitz-Birkenau l’an dernier contre 400.000 en moyenne il y a encore quelques années.

raffi
Author: raffi

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