Le Comité de Défense de la Cause Arménienne (CDCA) France exprime sa satisfaction suite à la décision du Tribunal de police de Lausanne (Suisse) qui a reconnu Dogu Perinçek, président du Parti des travaillurs turcs, coupable de discrimination raciale pour avoir nié le génocide arménien. L’association Suisse-Arménie s’était portée partie civile.
Le Tribunal de police de Lausanne a donc reconnu Dogu Perinçek, président du Parti des travaillurs turcs, coupable de discrimination raciale pour avoir nié le génocide arménien, et écope d’une peine financière avec sursis.
Le juge Pierre-Henri Winzap a affirmé que le leader turc est «un provocateur arrogant» qui connaissait la loi helvétique sanctionnant les propos négationnistes lors de sa venue en Suisse en 2005, séjour durant lequel il avait déclaré que le génocide arménien était «un mensonge international» est «un acte intentionnel».
Dogu Perinçek est «un raciste». Sa démarche «s’apparente à l’évidence à des motifs racistes et nationalistes», a poursuivi le juge. Il ne mérite «aucune circonstance atténuante». Le génocide arménien est «un fait historique avéré selon l’opinion publique suisse». Le fait que cette tragédie ne figure pas dans la liste des génocides officiellement reconnus par une Cour internationale n’empêche pas d’affirmer que c’est une réalité indubitable, a insisté le juge.
La justice suisse a appliqué la norme antiraciste (art. 261bis du code pénal) -jusque-là uniquement appliquée au cas de la Shoah- au cas du génocide arménien de 1915. Ainsi, l’opinion affirmée lors des débats parlementaires que l’article pénal en question ne s’appliquait pas seulement à la Shoah a été confirmée par la décision d’un tribunal.
Le Comité de Défense de la Cause Arménienne (CDCA) rappelle que la France n’est toujours pas dotée d’un dispositif sanctionnant la négation du génocide arménien. Il rappelle la nécessité d’une loi protégeant la mémoire des victimes et les descendants des rescapés contre les attaques négationnistes.
Le CDCA félicite l’association Suisse-Arménie, les avocats et l’ensemble des soutiens qui ont amené à cette condamnaton importante.
Paris, le vendredi 9 mars 2007 – 17h15
