Le chef de la Délégation de l’Union européenne à Erevan, Piotr Switalski, qui s’apprête à quitter ses fonctions, a tenu à faire l’éloge de l’actuel gouvernement arménien lundi 26 août, dans une interview qui faisait office de discours d’adieux. Il a salué sa lutte incessante et fructueuse contre la corruption et sa politique étrangère “responsable”. Il a notamment félicité le nouveau pouvoir pour ses efforts déployés pour faire reculer l’économie grise et les pratiques de corruption qui la soustendaient, en constatant qu’il avait manifesté la “volonté politique” indispensable pour combattre efficacement la corruption. “Les autorités de ce pays, son gouvernement, ont démontré très clairement qu’ils avaient la volonté politique de combattre la corruption”. P.Switalski a indiqué que le gouvernement de Nikol Pachinian mettait aussi en oeuvre une législation et créait les institutions nécessaires pour un “système de lutte contre la corruption à différents niveaux”. Un combat dont il a souligné qu’il jouissait d’un fort soutien Populaire. Il a estimé que “les Arméniens ne veulent pas revenir aux temps passés marqués par la corruption et le népotisme” et qu’ils “comprennent maintenant qu’une vie sans corruption est bien meilleure”.
Le diplomate, qui a dirigé la mission de l’UE à Erevan au cours des quatre dernières années, s’est félicité au-delà d’un changement profond de la société arménienne depuis la révolution de 2018, un changement perceptible selon lui dans le regard même des Arméniens, où se lit ce “sentiment nouveau de liberté” et dans leurs discussions, libérées de la peur qui les habitait avant et qui a laissé la place à la liberté d’expression et au plaisir de pouvoir en jouir. Il a toutefois mis en garde contre les “discours de haine” que cette liberté nouvelle d’expression avait pu libérés aussi dans le même temps dans le pays, et a de ce fait encouragé les autorités arméniennes à redouble d’efforts pour combattre de tels discours de haine, “avant qu’il ne soit trop tard”, en écho aux débats auxquels donnent lieu les projets actuels du gouvernement visant à sanctionner les appels à la violence. Sans donner d’exemples concrets de cette intolerance qui menacerait la société arménienne, P.Switalski a enchaîné pour qualifier d’ “excellentes” les relations entre l’Arménie et l’UE, en précisant que N.Pachinian et son gouvernement étaient determines à mettre en oeuvre le CEPA, cet accord de partenariat renforcé avec l’UE que l’ancien gouvernement arménien de Serge Sarkissian avait signé à Bruxelles en novembre 2017.
