Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov est arrivé mardi à Ankara pour s’entretenir avec les dirigeants turcs notamment des questions bilatérales commerciales et politiques ainsi que du programme nucléaire de l’Iran.
Il a été reçu lors de sa visite de deux jours par le chef de l’Etat Ahmet Necdet Sezer, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le président du parlement Bülent Arinç.
Le ministre russe s’est rendu jeudi à Istanbul, coeur économique du pays, pour rencontrer les milieux d’affaires.
La question iranienne était au menu des entretiens turco-russes.
Dans une interview au journal turc Milliyet, M. Lavrov a éstimé qu’un eventue usage de la force contre ce pays voisin de la Turquie serait « catastrophique. »
« L’isolement de l’Iran, l’augmentation de la pression (internationale contre ce pays) pourraient provoquer une impasse dans cette question, ou le recours à la force, qui aura des conséquences catastrophiques », a notamment dit le ministre.
Depuis des mois, Moscou propose à Téhéran d’enrichir en Russie l’uranium iranien afin de lever les craintes des Occidentaux et d’Israël qui soupçonnent l’Iran de chercher à se doter de l’arme nucléaire sous couvert de programme atomique civil.
Ankara et Moscou sont aussi engagés dans de nombreux projets énergétiques.
La Russie s’est récemment déclarée prête à construire des centrales nucléaires en Turquie.
Inquiète d’une possible pénurie d’énergie et désireuse de réduire sa dépendance énergétique (surtout vis-à-vis du gaz naturel fourni par la Russie et l’Iran), Ankara prévoit la construction de trois centrales nucléaires qui devraient entrer en service en 2012.
Le tourisme est aussi un sujet de coopération, près de deux millions de touristes russes ayant passé l’an dernier des vacances sur la côte méditerranéenne turque.